Crash F-16 en Espagne : un alsacien parmi les victimes

Parmi les victimes du crash d'un F-16 en Espagne survenu hier, figure un alsacien.
Gilles Meyer, 27 ans, originaire de Dessenheim, fait partie des onze militaires tués hier après-midi sur une base aérienne espagnole. Ce mécanicien travaillait à la BA133 de Nancy-Ochey

Réveil difficile ce matin dans la commune de Dessenheim. Gilles Meyer, 27 ans, enfant du pays a perdu la vie dans le crash d'un F-16 en Espagne.
Le mécanicien travaillait à la BA133 de Nancy-Ochey. 

Reportage de HERBET Anne-Laure, AHMED Amin Interviews : Alexis Clur, Maire Dessenheim


Des experts tentaient mardi d'établir les causes de l'accident d'un avion de combat F-16 grec ayant tué neuf français et deux grecs en s'écrasant au décollage sur d'autres appareils lors d'un entraînement sur une base militaire du sud-est de l'Espagne.
Selon un dernier bilan fourni mardi matin par le ministère espagnol de la Défense, un Français grièvement atteint est mort dans la nuit de ses blessures, tandis que 20 personnes -- neuf autres Français et 11 Italiens -- ont été blessées.
Ce militaire avait été admis au sein d'une unité spécialisée de traitement des grands brûlés à l'hôpital de La Paz, à Madrid. Parmi les neuf blessés français restants, seuls cinq étaient toujours hospitalisés, dans un état grave mais stable.
Trois sont à Madrid et deux autres à Albacete, près de la base de Los Llanos, à quelque 250 km au sud-est de Madrid, où le drame s'est produit. Sur place de nombreux médias attendaient mardi aux abords de la base militaire,
survolée par un hélicoptère.
A 15H16 lundi très précisemment, le F-16 grec a décollé et très rapidement, il a enregistré une perte de puissance, virant légèrement sur sa droite avant de percuter les cinq avions militaires. 
Le crash du F-16 sur cinq autres avions de combat -- deux AMX italiens, deux Alfa Jet français, un Mirage 2000 français -- a provoqué un violent incendie et dégagé une substance très toxique, l'hydrazine, a expliqué sur place le capitaine Jose Guerreira de l'armée de l'air.
La présence de cette hydrazine, un carburant pour le moteur auxiliaire du F-16, empêche que les corps des victimes puissent pour l'instant être retirés, a ajouté le capitaine Guerreira. Il a ajouté ne pas croire que les corps des victimes puissent être récupérés dans la journée.
Le ministre français de la Défense Jean-Yves le Drian était attendu en fin d'après-midi.

- Enquête -

L'accident qui, outre les Français, a aussi tué les deux capitaines grecs à bord du F-16, est extrêmement rare, du moins marqué par un tel enchaînement d'événements, selon le chef du service de presse de l'armée de l'Air française, le colonel Jean-Pascal Breton. Une commission espagnole d'enquête sur les accidents d'aéronefs militaires est chargée de clarifier les aspects techniques de l'accident. Elle doit collecter les restes des appareils, retrouver les boîtes noires, écouter les conversations avec la tour de contrôle, une enquête longue et minutieuse, a précisé un responsable du ministère de la Défense.
Parallèlement, un juge d'instruction de Valence mène une enquête, avec la garde civile. C'est pour l'armée française un des plus graves bilans en une seule journée, depuis une embuscade dans la passe d'Uzbin, dans l'est de l'Afghanistan en 2008, qui avait fait dix morts.
Au moins sept des neuf victimes appartenaient à la base aérienne 133 de Nancy-Ochey dans l'est de la France, où les drapeaux sont en berne. Selon le colonel Olivier Lapray, les militaires de la BA 133 étaient "de grands professionnels", et il y avait vraisemblablement aussi des femmes parmi les victimes.
La BA 133 déploie actuellement des avions au Niger pour des opérations au Sahel et en Jordanie pour des opérations en Irak.
La base de Los Llanos accueille le TLP depuis 2009. Cet exercice  permet d'obtenir la qualification de "chef de mission" pour des pilotes participant à des coalitions internationales, de type Harmattan en Libye en 2011 ou Chammal aujourd'hui en Irak.

- Pilotes d'élite -
L'accident s'est produit en plein entraînement dans ce centre de formation de pilotes d'élite de dix nationalités, où est mis en oeuvre le "Training Leadership Programme" de l'OTAN, "une des formations les plus réputées et les plus exigeantes du monde" selon le ministère de la Défense en France.
Quelque 750 pilotes et personnels de soutien logistique étaient réunis pour une session qui avait démarré le 19 janvier selon le ministère espagnol de la Défense.

Ils devaient effectuer des manoeuvres conjointes afin d'être en mesure d'opérer de manière coordonnée sur des théâtres d'opérations, en surmontant différences techniques, de culture et de langue. Le F-16, fabriqué par Lockheed Martin, est l'avion de combat le plus vendu au monde. Selon son constructeur, il a été produit à plus de 4.500 exemplaires pour 28 pays.

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