Pour 4X4 Dangel, l'ombre du plan de redressement de 2009 est loin. Depuis spécialisée dans la transformation en 4x4 des véhicules utilitaires, la PME de Setheim (68) connaît une forte hausse d'activité qui lui a permis d'investir dans son outil de production et en « recherche et développement ».
Avec 3000 véhicules modifiés par an, Dangel peut voir l'avenir sereinement. Tellement sereinement que l'entreprise n'a pas eu grand mal à lever 6 millions d'euros de prêt auprès des banques privées et de la banque publique d'investissement.
Cet argent a d'abord servi à s’équiper d’équipements à la pointe : un banc de mesure d'une précision de 2 micromètres (0,002 mm), et un banc d'essai qui teste chaque organe assemblé sur le site haut-rhinois.
Un investissement nécessaire quand on veut concurrencer les constructeurs allemands qui sont les seuls à proposer des utilitaires 4x4 sortis d'usine. « Les standards dans le monde automobile évoluent très rapidement : Les pas de maintenance passent de 20 000 à 40 ou 50 000 kilomètres, les contraintes acoustiques augmentent très fortement aussi car le conducteur veut à présent conduire dans le silence, » explique Robert Lacker, directeur général de Dangel.
Il ajoute : « Tout cela a fait évoluer nos cahiers de charge et nous avions l’obligation d’investir dans ces équipements comme cela pour rester au niveau des meilleurs. ».
Réorganiser pour optimiser la production
L'autre gros investissement, Dangel l'a fait dans la matière grise. Le cout de développement pour chaque nouveau véhicule est passé de 2… à 4,5 millions d'euros. Cette somme colossale pour une PME de 110 salariés, lui vaut néanmoins la confiance des constructeurs, comme PSA. Le groupe automobile lui a donné accès à ses nouveaux utilitaires 4 ans avant sa sortie commerciale.Fort de cette confiance, Dangel espère passer de 3000 à 8000 véhicules par an. Une montée en charge qui va aussi demander d'investir dans l'outil de production
« On va réorganiser la ligne de montage en sortant un certain nombre d’opérations, de manière à limiter le montage sous la ligne et accélérer la ligne, détaille Philippe Medemblik, le directeur de l’usine. Sans robotiser, en restant sur du travail manuel, mais en organisant le travail en parallèle au lieu de le faire une étape après l’autre ».
Une réorganisation qui génèrera aussi des embauches et devrait permettre de suivre la hausse de la demande, notamment à l'export, et particulièrement en Scandinavie où Dangel fait aujourd'hui 30% de son chiffre d'affaire.