L'Assemblée nationale a adopté ce jeudi une proposition de loi pour permettre aux territoires littoraux de s’adapter au changement climatique. Cette loi devrait permettre de mieux indemniser les habitants qui ont dû quitter leur logement.
C’est un phénomène qui concerne 7500 km de côtes françaises, mais qui a particulièrement touché le littoral girondin, au point d’avoir fait du "Signal", l’immeuble soulacais évacué en 2014, le martyr de cette cause.
L’assemblée nationale a voté ce jeudi soir une loi pour permettre aux territoires littoraux de s’adapter à l’érosion du littoral.
Le texte des socialistes, adopté en première lecture, doit permettre de mieux prendre en compte le fait que la limite entre terre et mer, appelée "trait de côte", évolue chaque année, de manière irrémédiable.
Rappelant "la tempête Xynthia de 2010" et "le lourd tribut payé en vies humaines" (47 morts, dont 29 dans des lotissements de La Faute-sur-Mer), la rapporteure Pascale Got (PS), élue de Gironde, a jugé qu'il fallait "arrêter de finasser" et de ne réagir "qu'après l'aléa", soulignant que le texte donnerait des "outils" aux collectivités face au recul du trait de côte.
4 millions d’habitants en plus sur le littoral en 2040
Une loi technique, qui vient compléter les mesures déjà prises pour faire face aux inondations et submersions marines.
Devant un phénomène naturel où la main de l’homme est impuissante, il s’agit surtout d’améliorer la prévention du recul du trait de côte.
Elle l'intègre par exemple dans les risques devant faire l'objet d'un plan de prévention des risques naturels prévisibles, et prévoit une meilleure information des populations, notamment dans l'immobilier.
Les auteurs du texte ont ajouté que l’activité humaine sur le littoral va s’amplifier dans les années à venir, avec "une hausse de la population de plus de 4 millions personnes d’ici 2040".
De manière transitoire et dans l'attente d'un mécanisme plus général prévu par le texte sur le fonds d'indemnisation "Barnier", cette loi prévoit aussi une indemnisation pour compenser les interdictions d'habitation dues au recul du trait de côte. Le cas du Signal à Soulac sur mer a été évoqué à l’assemblée.
Construit en 1967, l’immeuble de 78 logements se trouvait alors à 200 mètres du front de mer. La crête de dune n’est plus qu’à 16 mètres aujourd’hui.