A89 : des usagers réclament la gratuité d'un tronçon de l'autoroute

Selon le CUGADAM, le tarif pour un aller simple de Thiers vers Clermont a été multiplié par 2,5 en 13 ans. Les membres de ce collectif, qui dénoncent "le racket des sociétés d'autoroutes", ont manifesté lundi 2 février au péage de Thiers.

lls ne mâchent pas leurs mots pour exprimer leur colère. Les membres du Comité d'Usagers pour la Gratuité de l'Autoroute A89 et le Droit à la Mobilité (CUGADAM) dénoncent un "impôt inique au profit des actionnaires de Vinci Autoroutes" et "le racket des sociétés privées d'autoroute". Lundi 2 février, une soixantaine de manifestants s'est rassemblée au péage de Thiers pour distribuer des tracts et sensibiliser les automobilistes. Une manière aussi de se rappeler au bon souvenir des autorités publiques et de la direction des Autoroutes du Sud de la France, alors que la tarification des péages a été provisoirement gelée dans toute la France... 

"Un aller simple pour Clermont, de Thiers, coûte 2,30 euros. En 2002, ce même trajet coûtait 90 centimes d'euros, soit un tarif multiplié par 2,5 en 13 ans. Ce n'est pas normal, pour un si petit tronçon de 35 kilomètres", déplore Eric Doubtsof, un des animateurs du collectif.

Outre la baisse immédiate des tarifs, que réclame une pétition signée depuis 2011 par environ 3.200 personnes, le Cugadam revendique la renationalisation de l'A89 exploitée par Vinci depuis 2006. "Depuis que l'Etat a vendu à Vinci, 15 milliards d'euros de dividendes ont été directement reversés aux actionnaires. C'est une véritable manne financière", dénonce Eric Doubtsof.

Le 1er février, les tarifs des péages auraient dû augmenter de 0,57% partout en France. Mais le 27 janvier, le gouvernement a annoncé le gel provisoire de cette augmentation, le temps de renégocier certains accords entre l'Etat et des concessions autoroutières.

"Les gens qui habitent à Issoire - au sud de Clermont - et qui prennent l'A75 pour aller travailler dans la capitale auvergnate ne payent pas. Les gens qui habitent la région de Thiers doivent s'acquitter d'environ 5 euros par jour. C'est injuste et beaucoup de mes administrés se plaignent régulièrement", précise Christiane Samson, maire (FDG) de Courpière, à 15 kilomètres de Thiers.

Les revendications du Cugadam et des signataires de la pétition, relayées par André Chassaigne, député (PCF) de la circonscription, auprès de Vinci et de l'Etat, sont pour l'instant restées lettre morte.

La loi Macron, actuellement débattue à l'Assemblée nationale, prévoit de créer une nouvelle Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières, destinée notamment à limiter les hausses de tarifs aux péages. La Cour des comptes et l'Autorité de la concurrence ont déjà pointé des dérives en la matière, dont le tronçon Thiers-Clermont est un des meilleurs exemples selon ses détracteurs.


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