Autoroute A45 : le choc des métropoles de Lyon et Saint-Etienne

Mercredi soir, Elisabeth Borne, Ministre des Transports, recevait les exécutifs des métropoles de Lyon et Saint-Etienne, et les patrons des collectivités locales concernées. Chacune a pu défendre son approche très différente, voire antagoniste.



C'est une pierre d'achoppement que les patrons des métropoles de Lyon et Saint-Etienne ou leurs représentants ont tenu à minimiser mercredi à la sortie de la  réunion à l’invitation d’Elisabeth Borne, Ministre des Transports. Pas de clash, mais derrière les déclarations policées, il y a toujours autant d'intérêts manifestement contradictoires.

Lyon émet "les plus grandes réserves"

D'un côté : la métropole de Lyon, au dynamisme économique éprouvé, qui n'attend pas grand chose d'une hypothétique A45 -en doublement de l'A47- si ce n'est des bouchons supplémentaires sur son son point d'arrivée, l'A450 (autoroute urbaine desservant le sud de l'agglomération lyonnaise, reliant directement l'A7 à la RD 386 sur la commune de Brignais).

D'ailleurs dans le communiqué final lyonnais, on exposait son intérêt pour "améliorer les relations routières et ferroviaires avec Saint Etienne, notamment en raison de l’état très dégradé de l’A47", mais sur l'A45, sans assumer une opposition de principe, on parle des "plus grandes réserves".

Le département du Rhône ne financera l'A45

De son côté, le président du département du Rhône, Christophe Guilloteau, a réaffirmé dans un communiqué qu'il ne participerait pas au financement de l'A45. "Son coût, son raccordement hasardeux à la Métropole de Lyon, son impact environnemental et son emprise sur les terres agricoles suscitent de nombreuses inquiétudes".
 
Côté stéphanois, c'est tout l'inverse : la métropole compte sur ce projet pour redynamiser un territoire oublié de la croissance, avec une attractivité très largement insuffisante comparée à la grande soeur lyonnaise. Et les acteurs locaux, ville, métropole, chambres consulaires soutiennent très largement le projet.

Le patron de Saint-Etienne Métropole optimiste

Et mercredi, Gaël Perdriau, maire de Saint-Etienne et patron de la Métropole la jouait optimiste : pour lui, la ministre Elisabeth Borne "est consciente qu'une amélioration des liaisons entre Saint-Etienne et Lyon est indispensable et qu'elle passe par la construction d'une nouvelle infrastructure", se déclarant "satisfait" de voir ce projet d'autoroute ne pas être remis en cause.

Réponse du gouvernement en décembre

Et de préciser à l'Agence France Presse que la ministre "nous a annoncé qu'en décembre le projet loi de programmation sur les infrastructures auquel seront consacrés 10 milliards d'euros d'ici la fin du mandat nous apportera une réponse sur la réalisation de l'A45, en intégrant le 
problème qui est posé par son arrivée sur Lyon".

La ministre des Transports a par ailleurs invité la trentaine de parlementaires de la Loire et du Rhône à venir la rencontrer jeudi.

Si vous n'avez pas suivi le dossier A45
L'A45 doit être concédée à Vinci Autoroutes, après avoir reçu en juin un avis favorable du Conseil d'Etat.

Cette liaison, d'une longueur d'une cinquantaine de kilomètres, doit doubler l'autoroute existante entre Lyon et Saint-Étienne, l'A47, un axe gratuit souvent saturé et réputé dangereux.

Le coût de la construction est évalué à 1,2 milliard d'euros, financé pour un tiers par Vinci et deux tiers par l'État et les collectivités locales, soit 790 millions de fonds publics.
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