La dernière étape de la délégation d'Auvergne-Rhône-Alpes en Chine s'est arrêtée à Thaiwoo, à près de 200 km de Pékin. Cette station de ski vient de voir le jour mais rêve en grand, avec l'arrivée prochaine des JO 2022.
Nichée à 175 km au nord-ouest de Pekin, Thaiwoo est une station de ski toute neuve, encore très vide de clients. Partout, on trouve des fenêtres encore protégées par des films plastiques, ou des immeubles en construction.
L'endroit est pourtant un enjeu national car ici, on réalise le nouvel et gros appétit de l'Empire du milieu pour les sports d'hiver, même si le climat et la topographie du pays oblige à recourir massivement à la neige de culture.
Le président Xi Jinping lui-même a fixé un objectif des 300 millions de pratiquants de sport d'hiver, révélateur parmi d'autres de l'émergence d'une classe moyenne.
Carton plein pour Poma à Thaiwoo
Pour l'heure, la station de Thaiwoo, construite ex nihilo en trois ans pour 300 millions d'euros, ne compte que 28 pistes et 3 remontées mécaniques, réalisées à 80% en France par le rhonalpin Poma.Des "lift" qui avaient déjà valu au fabricant régional un contrat de 20 millions d'euros en 2014. Aujourd'hui, c'est un accord de partenariat exclusif avec Thaiwoo qui a été signé pour l'installation de 35 remontées supplémentaires sur les 10 prochaines années.
Reportage de Cédric Picaud, Christian Conxicoeur et Sophie Villatte
Montant potentiel du chèque : environ 200 millions d'euros. Un dynamisme chinois directement responsable de la création de 50 emplois chez Poma en 2016, et 46 postes supplémentaires en 2017.
Même enthousiasme chez Club Med qui a aussi signé pour la construction d'un site de 300 chambres à Thaiwoo, ou encore la Compagnie des Alpes qui a renouvelé son contrat avec la station chinoise pour des prestation de sécurité, d'entretien ou de damage des pistes.
Une croissance exponentielle
À terme, Thaiwoo ambitionne d'atteindre les 200 pistes de ski. Et de nombreux projets similaires sont dans les cartons dans tout cet immense pays. Un objectif très ambitieux porté par l'arrivée des Jeux Olympiques d'Hiver de Pyeonchang 2022 et de l'engouement pour les sports d'hiver.Les Italiens et les Autrichiens s'étaient placés tôt sur le filon. Ils devront désormais compter avec les Français et notamment les entreprises d'Auvergne-Rhône-Alpes, qui montrent en Chine un appétit d'ogre.