Mort de Wissam El-Yamni: les avocats de la famille réclament une nouvelle contre-expertise

Les avocats de la famille de ce jeune homme mort 9 jours après son interpellation, le 31 décembre 2011, à Clermont-Ferrand, réclament une nouvelle contre-expertise. Intervenant: Jean-Louis Borie, Avocat de madame El-Yamni. Reportage: A. Martinez / B. Lebret / S. Salmon

Les avocats de la famille de Wissam El-Yamni, jeune homme interpellé dans des conditions controversées à Clermont-Ferrand lors de la Saint-Sylvestre 2011, ont réclamé mardi une nouvelle contre-expertise alors que l'affaire s'oriente vers un non-lieu.

Les avocats de la famille de Wissam El-Yamni, jeune homme interpellé dans des conditions controversées à Clermont-Ferrand lors de la Saint-Sylvestre 2011, ont réclamé mardi une nouvelle contre-expertise alors que l'affaire s'oriente vers un non-lieu.

La chambre de l'instruction de Riom (Puy-de-Dôme) rendra sa décision le 4 avril. "On essaie de nous enfermer dans un débat médical et technique pour essayer de cacher la véritable cause du décès. On nous explique que ça doit être un syndrome d'intoxication mélange alcool-cocaïne. Mais les éléments scientifiques que nous avons apportés démontrent qu'il n'y a aucun support scientifique à cette vérité qu'on tente de nous faire croire", a expliqué Me Jean-Louis Borie.
Wissam El-Yamni était mort neuf jours après être tombé dans le coma le soir de son arrestation. Sa famille a toujours estimé qu'il avait été victime de violences.

 "Wissam, il a eu des traces de coups, de strangulation, l'enfoncement de la pommette", a rappelé Me Borie. Dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l'autorité publique", deux policiers avaient été mis en examen en mars 2014 avant de voir leurs mises en examen annulées. Ils sont depuis placés sous le statut de témoin assisté. Un rapport de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) avait relevé l'emploi sur la victime, lors de son transport au commissariat, de la technique du "pliage", qui consiste à maintenir la tête appuyée sur les genoux.

De même, l'autopsie préliminaire, qui excluait une mort traumatique due à des coups, évoquait une "compression des artères carotides internes". Mais un rapport d'experts avait ensuite envisagé qu'un "cocktail toxique", combinant une "action toxique aiguë de la cocaïne sur le coeur", ainsi qu'un mélange d'alcool et de cocaïne, avait entraîné l'arrêt cardiaque du jeune chauffeur routier. 
Un dernier rapport avait validé l'existence de fractures liées à des coups mais ne faisait aucun lien direct entre l'existence de ces coups et la mort du jeune homme.

Début janvier, les avocats ont fait savoir que le juge d'instruction a rendu deux ordonnances successives signifiant la fin de l'instruction ainsi que le rejet de nouvelles expertises. "Le fait qu'on fasse la vérité sur les causes du décès, pour nous c'est capital. Parce ce que sinon, on aura la sensation qu'on veut protéger les responsables. Je veux que la jeunesse puisse croire en la justice de son pays", a encore jugé Me Borie.

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