Depuis le 9 septembre, tout le Cantal est placé en alerte sécheresse. Les restrictions d'eau sont maximales mais c'est trop tard pour certains ruisseaux et certaines rivières qui sont à sec, totalement ou partiellement.
En centre ville d'Aurillac, la Jordanne est méconnaissable. Il y a un an tout juste, elle coulait, pleine et tranquille, dans sont lit. Aujourd'hui, il n'y a plus de débit, l'eau semble stagner. Et la sécheresse se remarque aussi dans le lit de la rivière. Romain Max est technicien de la Fédération Pêche du Cantal, et l'a remarqué sans difficulté : "On voit des algues vertes assez caractéristiques qui se développent à l'étiage, c'est-à-dire quand les niveaux sont très bas !"
Si les cours d'eau sont ainsi à sec, c'est la faute au peu de pluie tombée depuis mi juin, bien sûr. Mais pas seulement. "Les cours d'eau les plus touchés sont ceux où il y a eu par le passé énormément de drainage de zones humides. Les zones humides sont en fait les seules réserves d'eau de surface que l'on peut avoir sur nos territoires. Après, on a aussi constaté de nombreux détournements d'eau, du pompage illicite pendant les périodes interdites !"
Aux caprices de la météo s'ajoutent donc un certain manque de civisme, mais aussi une idée reçue, selon laquelle l'Auvergne est le Château d'eau de la France, et le Cantal est forcement un pays Vert. Pourtant, même sur la Jordanne, la rivière la mieux alimentée du département, des à-sec se forment comme à Saint-Simon, à quelques kilomètres en amont d'Aurillac.
Dans le département du Cantal, on a plusieurs petites nappes qui sont très fragiles. C'est la même chose pour les cours d'eau. Si tous les citoyens respectent les restrictions qui ont progressivement été mises en place, on devrait avoir encore un peu d'eau dans ces rivières. Si personne n'en tient compte, la pénurie d'eau s'accélère. Philippe Hobé, Directeur Environnement DDT 15
Les ministères de l'agriculture et de l'environnement ont classé le Cantal en situation de Crise . Et si la sécheresse d'aujourd'hui rappelle celle de 2003, il faut se souvenir qu'à l'époque, il y avait eu 4 mois sans pluie. Cette année, il n'a fallu que deux mois et demi pour arriver au même résultat.