Renaud Capuçon à la Chaise-Dieu: le charisme au service de l'exigence

Attendu comme une superstar à la Chaise-Dieu, Renaud Capuçon ne s'est pas livré trop facilement aux spectateurs venus en nombre l'applaudir. Cinq ans après son dernier passage dans la cité casadéenne, le violoniste a joué un programme exigeant et magnifique. 

Que ce soit avec le très cinématographique Polyptique de Frank Martin ou encore l'ensocelante et interminable partition des Métamorphoses de Richard Strauss, on ne peut pas dire que Renaud Capuçon ait cherché à se mettre le public de la Chaise-Dieu dans la poche. C'est pourtant un programme sans fautes que le violoniste et l'orchestre de chambre de Bâle ont effectué mercredi soir devant un public médusé et, pour partie, déconcerté, sans doute un peu abasourdi par les vagues incessantes de Strauss. 

En première partie de ces Fantaisies pour violon, un concerto de Bach et le Polyptique de Frank Martin, "deux pièces qui auraient pu se jouer sans interruption", nous explique le violoniste, "tant elles s'enchaînent parfaitement." Cette deuxième pièce avait tout à fait sa place dans l'Abbatiale : les six moments musicaux du Polyptique ont été inspirés à Franck Martin par les scènes de la Passion du Christ de Duccio di Buoninsegna, peintre siennois du XIIIe siècle. 

Après l'entracte, l'orchestre de chambre de Bâle est revenu joué seul les Fantaisies sur le nom de Sacher du compositeur Philippe Hersant qu'on retrouvait avec plaisir depuis que ses Vêpres ont été jouées dans l'Abbatiale au début du festival. Huit morceaux finement interprêtés, concis, énergiques et mélodieux, et presqu'une récréation pour cet orchestre qui allait s'embarquer sur les flots incessants des Métapmorphoses

Car l'oeuvre de Richard Strauss a la particularité de durer... une demi-heure. Cet adagio est "le plus long de l'histoire de la musique depuis certaines pages de Bruckner" nous rappelle le programme. Ces Métamorphoses ont été inspirées au compositeur lors du bombardement de l'Opéra de Munich pendant la seconde guerre mondiale. Renaud Capuçon qui, entre-temps, a troqué l'éclat de sa veste blanche par la sobriété d'un smoking noir, est venu se fondre dans l'ensemble puisque cette pièce a été écrite pour vingt-trois instruments à cordes solistes. Avant le spectacle, le violoniste nous confiait son amour pour cette pièce "sublime" qu'il tenait à jouer depuis près de vingt ans au moins une fois par an. Par chance, ce rendez-vous annuel entre Richard Strauss et Renaud Capuçon est survenu à la Chaise-Dieu.

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