Comment Emmanuel Macron veut augmenter les revenus des agriculteurs ?

Emmanuel Macron a annoncé mercredi 12 octobre qu'il légiférerait par ordonnances pour rééquilibrer les contrats commerciaux entre agriculteurs et distributeurs. Mais il y a une condition. 

Le Président de la République s'engagera dans cette mesure à condition que les agriculteurs réorganisent leurs filières de production. Le discours d'Emmanuel Macron était très attendu dans un contexte où le revenu des paysans est en pleine crise.

Nous modifierons la loi pour inverser la formation du prix qui partira du coût de production

afin de mieux rémunérer les paysans, a déclaré le chef de l'Etat, à mi-parcours des Etats généraux de l'alimentation lancés en juillet.


Agir via les ordonnances

La loi devrait être présentée et adoptée via des ordonnances "au premier semestre 2018" a explique le Président Macron. Il souhaite une "transformation profonde" du secteur qui devra monter en gamme, et en exigeant que chaque filière de production agricole (lait, viande, céréales, etc..) lui présente "d'ici la fin de l'année" sa "stratégie".

"Nous ne devons pas avoir une approche uniforme", il continuera d'y avoir une "pluralité productive", et des "dynamiques régionales" qui doivent rester fortes, a-t-il ajouté en citant le bio, les labels, les régions. "Je souhaite que la distribution et les industriels participent" à ce travail.

Les "contrats de filière" ainsi bouclés serviront aussi de base à la position de la France pour bâtir la future Politique agricole commune (PAC), qui doit voir le jour après 2020, a-t-il dit.

Certaines productions seront stoppées


Sur le délicat sujet des relations commerciales avec les distributeurs, la décision de relever le seuil de revente à perte (SRP) de la grande distribution, très attendue par les agriculteurs, dépendra de chaque filière. Et ne devrait concerner que les produits alimentaires. Le seuil de revente à perte est le prix minimum en dessous duquel les distributeurs n'ont pas le droit de vendre.

Le président a réaffirmé son engagement de campagne d'atteindre "50% de produits bio ou locaux d'ici 2022 en restauration collective", un objectif qui va permettre de modeler, selon lui, les schémas de production en France et relancer l'agriculture et l'agroalimentaire."Vous devez vous organiser dans les territoires pour changer les modèles productifs", a-t-il dit.

Ce changement de paradigme passe par un "arrêt" de certaines productions, qui ne correspondent plus au goût des consommateurs et ne s'inscrivent pas dans la concurrence internationale.

Les réactions à ces annonces 


La présidente du premier syndicat agricole FNSEA, Christiane Lambert, a salué des "avancées", en particulier le choix du recours à des "ordonnances" pour "aller plus vite", mais elle a eu du mal à encaisser les "leçons" du président sur les productions "qui ne marchent pas", en jugeant M. Macron "approximatif, voire caricatural" sur le sujet.

Michel Edouard Leclerc, conspué par la FNSEA, s'est pour sa part déclaré "soulagé" que le président soit favorable au relèvement du seuil de revente à perte sur les seuls produits alimentaires.


En Haute-Saône, la perspective d'une garantie des prix de vente serait une bonne chose pour les agriculteurs que nous avons rencontrés. 

Réactions des agriculteurs en Franche-Comté. Avec Thierry Guillaume Eleveur et producteur laitier et céréalier - Ismael Soeur Eleveur et producteur. Reportage L.Dumenil, D.Colle.


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