Le 25 novembre est la date choisie par les Nations Unies pour célébrer la journée internationale pour l'élimination de la violence contre les femmes. En Bourgogne, l'association Solidarité Femmes 21 se propose d'accueillir et d'écouter les femmes en souffrance.
Des chiffres terrifiants
1 femme décède tous les deux jours et demi sous les coups de son compagnon
83 000 femmes sont violées chaque année en France
1 femme sur 5 déclare avoir déjà subi du harcèlement sexuel au travail
2,4 milliards d'euros est le coût annuel des violences contre les femmes en France
1 femme sur 10 porte plainte lorsqu'elle est victime de viol
La violence conjugale peut prendre diverses formes. Après une crise, il existe généralement une période d'accalmie. L'auteur des violences exprime des regrets, tente de minimiser ce qui s'est passé, et de son côté la victime espère, veut croire que ça ne recommencera pas. Mais ce n'est que le début de l'engrenage.
Une association en aide aux femmes à Dijon
L'association Solidarité Femmes 21 existe depuis 1982. La première permanence débute en décembre 1983. En 33 ans d'existence elle a été contactée par plus de 12 000 femmes. Maintenant l'équipe est constituée de neuf salariés, dont un éducateur pour les enfants, une psychologue.
L'association bénéficie aussi de sept studios sécurisés pour héberger les femmes cherchant refuge et leur apporter un accompagnement matériel et psychologique.
Les actions de l'association sont multiples :
- accueil et écoute des femmes
- accompagnement dans les démarches sociales, juridiques
- groupe de parole
- atelier pour les enfants
- atelier d'art-thérapie pour les femmes
- sensibilisation et approfondissement sur les violences conjugales
- modules de formation dans des cursus de Police, du CREAI ou de l'IRTESS
Une prise en charge supplémentaire par les services d'urgence
Marisol Touraine, Ministre de la Santé, améliore la prise en charge des femmes victimes de violences par les services d'urgence.Dans les services d'urgence, un médecin référent spécifique est nommé.
Il pourra ainsi sensibiliser les personnels de ces services et d’identifier les partenaires utiles à la prise en charge de ces violences. Il bénéficiera d’une formation spécifique, dispensée au cours du 1er semestre 2016. Chaque urgentiste disposera par ailleurs d’un kit de prise en charge des femmes victimes de violences.
Un numéro d'appel pour en parler
Au niveau national, afin de libérer la parole face aux violences et orienter les victimes vers les professionnels, un numéro court a été mis en place : le 3919 . Il s'agit d'un numéro d'écoute anonyme et gratuit qui n'apparaît pas sur les relevés téléphoniques.Pour les situations d'urgences, il faut appeler la police ou la gendarmerie, ou les pompiers en composant le 17 ou le 18.
Et ne pas hésiter à appeler le 115 pour un hébergement d'urgence. Ce numéro n'est pas réservé à l'accueil de SDF. Près de la moitié des personnes qui sont hébergées par le 115 sont des femmes victimes de violence conjugales.
En France, une femme sur dix déclare avoir subi des violences conjugales. La mobilisation de chacune et chacun est donc essentielle, victimes ou témoins.
L'une de nos équipe de reportage à rencontré une femme victime de violence conjugale, qui a pu s'en sortir grâce à l'association Solidarité Femmes 21. Elle a accepté de témoigner sous couvert d'anonymat.
Reportage : Caroline Jouret et Tania Gomes
Montage : Chantal Gavignet
Avec
Corinne ( prénom changé pour préserver l'anonymat du témoin)
Anne Joseleau : Directrice de l'association Solidarité Femmes 21
A l'occasion de la journée nationale de lutte contre les violences faites aux femmes, rencontre avec l'association Solidarité femmes 21, avec le témoignage d'une femme qui grâce à l'association a pu trouver de l'aide pour s'en sortir et de se reconstruire.
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©France 3 Bourgogne
Mardi 1er décembre à Dijon : Colloque sur la violence conjugale et intrafamiliale
Dans le cadre de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes SOLIDARITE FEMMES 21 organise un colloque Mardi 1er décembre 2015 :Violence conjugale et intrafamiliale : repérer et prévenir la reproduction de la violence
Avec les contributions de :
- Edouard Durand : Magistrat JAF, JE, intervenant à l’Ecole Nationale de la Magistrature
- Maitre Juliette Mesnard-Rouaux : Avocate
- Pierre Lassus : Psychothérapeute, administrateur à l’Institut de Victimologie à Paris
- Cécile Charrier : Art-Thérapeute, auteure, plasticienne et formatrice
- Et toute l’équipe de Solidarité femmes 21
Objectif du colloque : réfléchir ensemble et approfondir la question de la prévention de la reproduction de la violence dans le cadre familial.
La violence conjugale, outre ses impacts très forts sur les enfants, "s'apprend", "se transmet" dans les familles.
Les participants au colloque tenteront d'identifier des pistes pour y mettre un frein.