Le voyagiste français Fram emploie 670 salariés un peu partout en France et notamment en Bourgogne et en Franche-Comté. Le dépôt de bilan du groupe paraît difficile à éviter après le retrait d'une offre de reprise chinoise.
Qui est le groupe chinois qui s’est retiré ?
Le conglomérat chinois HNA s'était associé à un partenaire minoritaire français, le réseau d'agences de voyage Selectour Afat. Un mois après avoir demandé un audit des comptes de Fram, une offre de reprise avait été déposée le 12 octobre. Il s’agissait d’une offre "ferme" et "in bonis" (c'est-à-dire sans passer par une procédure de cessation de paiement).Mais une semaine après, soit lundi 19 octobre 2015, le groupe chinois HNA a retiré son offre.
Que propose le repreneur Karavel-Promovacances ?
Aujourd’hui, une seule offre reste sur la table, celle du groupe français Karavel-Promovacances. Mais, cette offre prévoit une reprise du voyagiste Fram seulement après son dépôt de bilan.Créé en 2000 et spécialisé dans la vente de séjours sur internet, Karavel est détenu à 75% par le fonds LBO France depuis mai 2011. Il avait racheté en 2001 Promovacances, qui est sa marque phare. Il n'a pour l'instant pas dévoilé son projet de reprise de Fram : sa stratégie et le montant qu'il souhaite y consacrer restant inconnus.
"Les actionnaires de Fram vont sans doute procéder à présent au dépôt de bilan, ce sera ensuite au tribunal de commerce de Toulouse d'opter pour un plan de cession ou un plan de continuation", a-t-il été indiqué. La direction de Fram, jointe par l'AFP, n'a pas souhaité faire de commentaires à ce stade.
Havas Voyages stoppe les ventes de Voyages FRAM et Plein Vent https://t.co/rHnMHpmGa4
— Tourmag.com (@Tourmagcom) 20 Octobre 2015
Dans quelle situation se trouve le groupe Fram ?
Le groupe Fram, qui a été créé en 1949, est un des plus gros voyagistes nationaux. Il possède une cinquantaine d'agences, dont trois en Bourgogne (Dijon en Côte-d’Or et Mâcon et Chalon-sur-Saône en Saône-et-Loire) et quatre en Franche-Comté (à Besançon et Pontarlier dans le Doubs et à Belfort dans le Territoire-de-Belfort).Fram a transporté plus de 50 000 personnes cet été. Le voyagiste, qui est très implanté dans le bassin méditerranéen, avait subi de plein fouet le printemps arabe. Depuis, il tente depuis de se redresser.
Que va-t-il se passer maintenant ?
"Certes l'entreprise ne va pas bien du tout financièrement, mais Fram est une marque très connue du grand public qui fait voyager environ 300 000 clients par an. Donc, il semble évident qu'il y aura un repreneur : Karavel a un dossier sérieux et s'il y a un plan de continuation, les clients de Fram ne se rendront compte de rien", a commenté un acteur du secteur.Pour un autre expert du tourisme, qui souhaite également garder l'anonymat, "le retrait des Chinois est une très bonne nouvelle, car leur offre ne comportait aucune stratégie industrielle, alors que c'est le cas pour Karavel. Il y aura sans doute un plan social important, mais il y en aurait eu un aussi avec HNA".
A qui appartient le groupe Fram ?
Le capital de Fram est détenu à 80% par les deux branches de la famille fondatrice, profondément divisée depuis des années : Marie-Christine Chaubet (fille du patron historique Philippe Polderman décédé en 2006) et sa fille en détiennent un peu moins de 40%, tout comme Georges Colson, ancien président du directoire, qui est aussi le demi-frère de Mme Chaubet.Air France détient pour sa part près de 9%. Le reste du capital (soit quelque 12%) est réparti entre des actionnaires individuels, qui sont des proches de la famille.