Pour la première fois, la société Kodak vient d'être condamnée pour faute inexcusable de l'employeur concernant l'exposition des salariés aux poussières d'amiante sur le site de Chalon-sur-Saône, aujourd'hui fermé, mais qui a compté jusqu'à 2600 salariés.
Le CAPER (Comité Action Prévenir et Réparer) avait obtenu les premières victoires en justice contre Eternit en 1997. Aujourd'hui, c'est Kodak, La société vient d'être condamnée pour faute inexcusable de l'employeur. Autrement dit, pour n'avoir pas pris les mesures nécessaires pour éviter ou limiter l'exposition de ses salariés alors qu'elle avait conscience de la dangerosité de l'amiante ou qu'elle aurait dû l'avoir.
Plusieurs d'entre eux, ont déclaré une maladie professionnelle due à l'amiante en 2010. Une maladie imputable due à la faute inexcusable de Kodak : le jugement le dit sans ambiguïté.
Kodak, comme toutes les entreprises qui utilisaient de l'amiante, a menti puis minimisé le danger. Un danger pourtant identifié par des médecins depuis les années 50. La France n'a interdit l'amiante qu'en 97, un délai imputable à la puissance du lobby et à la complaisance des pouvoirs publics.On nous a jamais dit qu'il y avait de l'amiante, on savait pas qu'il y avait de l'amiante... on l'a su très, très tard
Chez Kodak, on a quasiment découvert l'amiante quand il a fallu désamianter, en 2002. D'autres dossiers en faute inexcusable seront déposés dans les prochains mois.
Reportage : Michel Gillot et Yoann Etienne
Montage : Lucille Feuillebois
Avec:
Auguste Leroy - Responsable Chalonnais du CAPER (Comité Amiante Prévenir et Réparer)