Découverte archéologique au large de l'île de Batz : "une épave qui fera parler d'elle"

Depuis le 18 août une équipe composée d'archéologues marins fouillent les eaux au large de l'île de Batz. Ils ont déjà remonté 4 tonnes de lingots d'étain et d'autres objets, une incroyable découverte qui permettra d'éclairer sur le commerce antique dans cette zone.

4 tonnes de lingots d'étain, c'est ce qu'ont remonté les archéologues marins à bord de l'André Malraux, navire de recherche du DRASSM (Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines) habituellement basé à Marseille. C'est dans les eaux de Roscoff, au large de l'île de Batz que chaque jour depuis le 18 août, des équipes répertorient leurs trouvailles, lesquelles devraient pouvoir nous en apprendre plus sur toute une époque de commerce, dans l'Antiquité.

Une découverte "exceptionnelle" et "rare"

Ce sont les mots employés par Olivia Hulot, responsable de la façade Bretagne du DRASSM. Elle-même archéologue marin elle participe aux plongées. "Deux fois cinquante minutes par jour, en fonction des coefficients de marées" Elle concède qu'il faut "être hyper efficace. Chacun sait exactement ce qu'il va faire au fond".

C'est la deuxième épave que l'on trouve dans cette zone. La première c'était en 1983 dans l'archipel des Sept Îles, avec 27 tonnes de plomb. (O. Hulot)


Ici ce sont des lingots d'étain qui ont été retrouvés, de poids et formes variables (34 kilos le plus gros). Après nettoyage, ils apparaissent estampillés, marqués de lettres, ce qui indiquent peut-être leur origine ou leur destinataire . D'autres petits objets archéologiques comme du mobilier, de la céramique, des ossements d'animaux viennent compléter l'inventaire. Après des analyses qui doivent se poursuivre dans le temps, il est possible de déterminer que ce chargement vient d'un navire romain, datant du 3 ou 4ème siècle après JC. Pour Olivia Hulot, cette épave "fera parler d'elle" car elle va permettre de comprendre le commerce dans l'Antiquité, "mal connu", et surtout le cheminement de cargaisons sur l'arc Atlantique. Elle précise que dans le cas présent, l'étain n'a aucune valeur marchande car il est "très altéré". "Pendant la période romaine, l'étain était très recherché pour fabriquer le bronze, il servait à frapper la monnaie, à fabriquer des armes..."

Un trésor historique qui a refait surface

Tout commence il y a 20 ans lorsque trois plongeurs aux ormeaux découvrent l'épave et ce qui ressemble à un éboulis de cailloux. A l'époque, ils ne se doutent pas de l'intérêt de ces pierres, en remontent malgré tout une qu'ils font analyser, et déclarent l'épave. On leur dira que c'est du plomb. Il y a un an, et au détour d'une rencontre avec un archéologue, la pierre prend une toute autre dimension. En octobre 2014, une première expédition "très fugitive" est organisée. Vient ensuite une plongée plus poussée de 3 jours en mai dernier, et la récente mission, entamée depuis mi-août. Cette dernière s'achève mercredi prochain. L'équipe continuera alors son travail en laboratoire.

Suivez la plongée avec ce reportage de France 2

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