Philippe Martinez, le leader de la CGT, était à Fougères (35) ce mardi matin pour lancer la campagne départementale des élections professionnelles dans les TPE. Il a été chahuté par des chefs d'entreprises locaux. Il a annoncé porter plainte contre Pierre Gattaz, pour ses propos scandaleux.
Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, était à Fougères pour rencontrer les salariés des TPE (Très Petites Entreprises), dans le cadre des élections professionnelles de novembre. Au programme, échange avec les salariés et les opposants à la loi Travail pour le leader syndical devenu le chef de file de la contestation.
A son arrivée à Fougères, vers 10h30, Philippe Martinez a eu droit à un comité d'accueil d'une trentaine de sympathisants mais aussi .... d'une quinzaine de patrons de petites entreprises de commerce et d'artisanat, avec des pancartes sans équivoque.
Ces chefs d'entreprises, remontés, ont expliqué au patron de la CGT les conséquences néfastes des blocages initiés depuis près de deux mois par les opposants à la loi Travail.
"Monsieur Martinez, vous n'imaginez pas le mal que vous faites au commerce et à l'artisanat" interpelle un imprimeur de Fougères.
"Ça fait 32 ans que je travaille. Je vous dis que vous vous trompez de combat" lui répond le syndicaliste
Les chefs d'entreprises, avec des chiffres d'affaires en forte baisse ces dernières semaines, tenaient à exprimer leur raz-le-bol au syndicaliste.
Une plainte contre Pierre Gattaz
Philippe Martinez a indiqué que la CGT avait décidé de porter plainte pour diffamation contre Pierre Gattaz, après ses propos "scandaleux". Dans une interview publiée dans Le Monde lundi, le patron du Medef dénonçait la CGT et appelait à "ne pas céder au chantage, aux violences, à l'intimidation, à la terreur", à des "minorités qui se comportent un peu comme des voyous, comme des terroristes".
"C'est un appel à l'insurrection contre la CGT, en tout cas à des violences contre la CGT", a estimé le leader syndical.
Interpelé également à Noyal-Châtillon-sur-Seiche
Peu après midi, 70 représentants des entreprises de la région attendaient les militants CGT et Philippe Martinez près d'un restaurant de Noyal-Châtillon-sur-Seiche, près de Rennes. Une quarantaine de ces patrons, en costume pour la plupart, sont venus à la rencontre des militants derrière une banderole "La CGT tue nos entreprises", en scandant "La CGT tue nos entreprises, on n'en veut plus".
Deux responsables de syndicats patronaux ont pu s'entretenir avec le leader syndical. "Nos entreprises nous ont demandés de tirer le signal d'alarme", ont expliqué ces responsables venus demander à la CGT d'"utiliser d'autres moyens que les blocages de l'économie pour que nos entreprises puissent travailler". "On se bat pour nos entreprises mais aussi pour nos salariés", ont-ils assuré.