À l'occasion du Défi des Courreaux, un nageur a tamponné un requin entre l'île de Groix et Ploemeur (56). Plus de peur que de mal : l'animal était en fait inoffensif.
Il n'y a pas qu'en Australie que les requins sévissent. Marc en a fait les frais dimanche dernier, alors qu'il participait au Défi des Courreaux. Le défi consiste à rallier Ploemeur (56) depuix l'île de Groix, à la nage et en kayak, en binôme.
"Au bout d'une heure de course, après trois ou quatre kilomètres, j'ai tamponné quelque chose. J'étais sonné", se rappelle le nageur qui souligne également la violence du choc : "Mes lunettes ont même volé ! Je me suis mis sur le dos pour reprendre mes esprits."
Obstacle vivant
À cet instant, le nageur n'avait pas identifié l'obstacle qu'il venait de percuter. J'ai vu une masse sombre. En regardant bien, j'ai vu un aileron de requin". Affolé, Marc prévient alors son kayakiste, qui alerte à son tour le bateau de sécurité en brandissant sa pagaie."On a récupéré le nageur, complètement paniqué, à bord du zodiac", affirme Ronan Loas, maire de Ploemeur, présent sur le bateau. Les équipes présentes sur le bateau ont rassuré Marc: "On m'a dit que c'était un requin pélerin", relate-t-il.
Requins en Bretagne
"La présence de ces requins pélerins n'est pas du tout exceptionnelle, notamment au printemps et à l'été", analyse Éric Stephan, chargé de mission à l'Association pour l’étude et la conservation des sélaciens (APECS)."C'est une espèce bien présente dans les eaux françaises, et notamment en Bretagne", décrypte-t-il . "On peut observer ces requins dans le secteur du Sud de la Bretagne, de Belle-Île-en-Mer jusqu'à la pointe de Penmarc'h, dans le Finistère". Il faut dire qu'ils ont de quoi être heureux : "C'est un endroit qui leur convient bien pour se nourrir, car il y a une importante concentration de planctons", qui constituent leur nourriture de base.
Ces requins, qui peuvent atteindre 12 mètres de long, sont inoffensifs. "Le nageur aurait pu toutefois prendre un gros coup de queue", nuance M. Stephan. Plus de peur que de mal pour le nageur qui a finalement pu reprendre sa course.