Montbazon : « La Valse » de Camille Claudel vendue aux enchères pour 1,18 millions d’euros

L’une des sculptures de l’artiste Camille Claudel a été achetée, dimanche, par sa petite nièce pour la somme de 1,18 millions d’euros. À l’époque de sa création, l’œuvre, intitulée La Valse, avait fait polémique à cause de la nudité de ses personnages.

1,18 millions d’euros


« C’est un record mondial pour une œuvre de cette taille », a affirmé le commissaire-priseur Aymeric Rouillac pour Le Monde dimanche 11 juin.

Du haut de ses 46,7 cm, La Valse est considérée comme l’œuvre maîtresse de Camille Claudel. Elle a été adjugée pour la somme de 1,18 millions d’euros lors d’une vente aux enchères qui a eu lieu dimanche, au château d’Artigny (Montbazon, Indre-et-Loire).
C’est la petite nièce de l’artiste, Reine-Marie Paris, qui a remporté la sculpture. Elle faisait face à cinq enchérisseurs au téléphone, dont certains étaient aux États-Unis, selon une journaliste de l’AFP.


Toute en sensualité


Cette œuvre autobiographique, réalisée entre 1883 et 1901, traite d’un sujet personnel. Elle met l’accent sur le point de rupture de l’amour de la sculptrice et de sa folle passion pour son maître et amant, Auguste Rodin. Elle représente l’étreinte chorégraphique d’un homme et d’une femme qui s’enlacent dans une posture d’abandon pleine de sensualité. À cause de la nudité des personnages, jugée indécente, La Valse est restée cachée pendant près de 100 ans. Ce n’est qu’en avril 2017 qu’une famille de l’Oise a fait savoir qu’elle possédait l'œuvre. Elle souhaitait savoir s'il s'agissait de l'originale. 


Le drap de la décence


Si à l’origine la sculpture représentait les deux personnages entièrement nus, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Camille Caudel a choisi de la voiler après qu’elle ait été jugée indécente par l’administrateur des Beaux-Arts en 1892. Mais, loin de gâcher la statue, le drap donne un mouvement de légèreté et participe ainsi à la sensualité de l’œuvre. En 1905, Les Valseurs ont été édités en 25 exemplaires, vingt en plâtre et cinq en bronze. L’exemplaire vendu dimanche à la petite-fille de Paul Claudel – poète et frère de Camille Claudel – est « le plus bel exemplaire des cinq tirages connus en bronze d’époque », a précisé Aymeric Rouillac pour Le Parisien.


Bientôt sa place au musée


À terme, La Valse doit rejoindre le musée consacrée à Camille Claudel, qui se situe à Nogent-sur-Seine (Aube). Ce dernier est très largement rempli de pièces que Reine-Marie Paris a achetées avant de les céder au musée. Elle collectionne en effet les œuvres de sa parente depuis l’âge de 20 ans. « Je n’ai hérité d’aucune pièce mais j’en ai acheté 70 au total », a-t-elle expliqué pour Le Parisien.

► Reportage le 24 mai au Château d'Islette (Indre-et-Loire) de Denis Gannay-Meyer, Patrick Ferret et Philippe Gay avec Aymeric Rouillac, commisseur-priseur et Bénédicte Michaude la propriétaire du château

 

La vie de Camille Claudel en bref
Camille Claudel est née le 8 décembre 1864 dans l'Aisne et est décédée le 19 octobre 1943 dans le Vaucluse. Elle était une scuptrice et artiste peintre française.

Dès son adolescence, Camille Claudel est passionnée par la sculpture. Aidée et soutenue par son père, elle doit malgré tout faire face à la très forte opposition de sa mère.

En 1882, elle étudie sous la direction du sculpteur Alfred Boucher. Lorsqu'il part pour Rome, il demande à Auguste Rodin de le remplacer. C'est ainsi que Camille Claudel rencontre Rodin, en 1888. La jeune artiste va lui inspirer plusieurs oeuvres comme Le Baiser ou la Porte de l'Enfer. Ils vivent ensemble une passion amoureuse durant une dizaine d'années alors même que Rodin, à leur rencontre, vivait déjà depuis plus de 20 ans avec Rose Beuret. Une compagne qu'il n'a jamais souhaité quitté.

Entre 1893 et 1905, Camille Claudel essaie de se libérer de l'influence du travail de Rodin, avec la série qu'elle nomme elle-même « croquis d'après nature ». Les œuvres Les Causeuses en 1895, et La Vague en 1897, en font partie.

À partir de 1905, elle connaît de profonds troubles, des obsessions et des idées paranoïaques. Elle est persuadée que Rodin est la cause de son insuccès. Tout s’accélère lorsque son père meurt le 2 mars 1913. À l'instigation de son frère Paul, sa famille demande à la faire interner. 

Camille Claudel est alors internée à l’asile de Ville-Évrard (Seine-Saint-Denis) le 10 mars, et sa famille demande que soient restreintes ses visites et sa correspondance. Elle y reste internée trente ans, jusqu'à sa mort.

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