Trois lignes intercités SNCF dont Paris-Austerlitz-Tours vont être transférées de l'Etat à la région. Ces trois lignes sont déficitaires : près de 50 millions d'euros par an. La région au départ n'en voulait pas, mais elle a finalement accepté.
Signée en grande pompe en fin de semaine dernière par le Premier ministre Bernard Cazeneuve et le président de Centre-Val de Loire, François Bonneau, la convention qui transfère la gestion de trois lignes ferroviaires de l'Etat à la région est le fruit de longues tractations.
La région au départ n'en voulait pas, mais Centre-Val de Loire a obtenu des avancées. Notamment, le financement par l'Etat pour 400 millions d'euros de rames neuves à partir de 2019.
Le premier ministre, Bernard Cazeneuve, l'a annoncé la semaine dernière à Orléans : trois lignes intercités SNCF dont Paris-Austerlitz-Tours vont être transférées de l'Etat à la Région. Pourtant ce sont trois lignes largement déficitaires : près de 50 millions d'euros par an. La Région au départ n'en voulait pas, mais a obtenu des avancées. Alors qu'y a-t-il eactement dans cet accord?
Intervenants : François Bonneau, président (PS) de la Région Centre-Val de Loire - François Bonneau, président (PS) de la Région Centre-Val de Loire - Olivier Carré, maire (LR) d'Orléans - Yvon Borri, directeur régional de la SNCF Centre-Val de Loire.
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©France 3 Centre-Val de Loire
Des intercités neufs partout en France
L'Etat va consacrer 3,5 milliards d'euros au renouvellement complet des trains Intercités d'ici à 2025, a annoncé le 12 janvier dernier le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies, lors d'une conférence de presse.Les lignes de trains d'équilibre du territoire (TET), ou Intercités - grandes lignes hors TGV - seront toutes équipées de trains neufs d'ici 2025. Alain Vidalies, évoque "un axe majeur de la dynamique de renouveau de cette offre, afin de lui rendre toute son attractivité".
Il confirmait ainsi un engagement de son prédécesseur Frédéric Cuvillier, en 2013, lors de l'achat à Alstom de 34 rames pour 510 millions d'euros - inclus dans les 3,5 milliards. Les premières doivent arriver dans quelques semaines sur la ligne Paris-Troyes-Belfort.
Un nouvel appel d'offres a été lancé le 24 décembre dernier par la SNCF, à la demande de l'Etat, pour les lignes Paris-Orléans-Limoges-Toulouse et Paris-Clermont-Ferrand, tandis que la ligne Bordeaux-Toulouse-Marseille sera équipée des rames TGV commandées à Alstom en septembre, pour sauver l'usine de Belfort.
Alain Vidalies veut également moderniser les trains des deux lignes de nuit maintenues, Paris-Briançon et Paris-Rodez/Latour de Carol: "à ce stade nous sommes dans un travail de concertation avec la SNCF", pour la rénovation des trains actuels ou "la recherche d'un matériel nouveau", a-t-il précisé.
Des discussions démarrées début 2016 ont permis la reprise par six régions de 18 lignes de TET, qui étaient sous la houlette de l'Etat depuis 2010: Normandie, Grand Est, Nouvelle-Aquitaine, Hauts-de-France, Occitanie et Centre-Val-de-Loire.
Elles vont ainsi reprendre l'exploitation de ces lignes - comme c'est actuellement le cas pour les lignes TER - ainsi que leur déficit, 165 millions d'euros en cumulé en 2016.
L'Etat, en échange, finance des trains neufs, et verse à certaines régions une contribution de fonctionnement - entre 4,5 et 15 millions d'euros par an. Elle sera, à terme, de 53 millions annuels au total.
"Cet engagement des régions (...) leur donne désormais un rôle déterminant pour améliorer l'ensemble des services ferroviaires sur leur territoire", selon Alain Vidalies.
Six lignes, considérées comme "structurantes", restent dans le giron de l'Etat: Paris-Orléans-Limoges-Toulouse, Paris-Clermont-Ferrand, Bordeaux-Toulouse-Marseille, Nantes-Bordeaux, Toulouse-Hendaye, Nantes-Lyon.
Pour couvrir leur déficit, et celui des deux lignes de nuit, l'Etat versera à la SNCF une contribution financière de 1,7 milliard d'euros pour la période