Faire soi-même, se débrouiller pour réparer plutôt que jeter systématiquement, voilà un moyen d'allier deux bienfaits : mettre un frein à une consommation débridée et retrouver le plaisir de faire avec ses mains
"Dit Aïe Ouaille", ou "Do It Yourself"
Dans certains pays c’est une question de survie des habitants. Ailleurs, c'est l'opportunité de rejoindre un courant international qui rejette l’hyper-consommation.Pour qui rêve d’être un peu plus autonome dans ses besoins matériels, le mouvement des makers (les faiseurs) est une aubaine. Apprendre à réparer soi-même ses objets, ses outils ou son électro-ménager, se fabriquer du mobilier avec de la récup’ et être accompagné pour ce faire, c’est plutôt sympa. C’est un moyen de lutte contre l’obsolescence programmée. C’est également une philosophie qui permet d'évoluer du rôle de spectateur ou consommateur vers celui de “faiseur".
Ophélia Noor, directrice de la Creative Factory à PlaceToB explique ce qu'est le DIY :
La Creative Factory de PlaceToB : réfléchir à une nouvelle vie
Pendant la Conférence Mondiale sur le Climat, Ophélia Noor a mis sur pied la Creative Factory, laboratoire d’événements installé au cœur de PlaceToB, lieu de travail alternatif dans Paris. S'y rassemblent blogueurs, artistes et autres personnes qui portent le désir de communiquer sur l'enjeu climatique, différemment. La Creative Factory est "un concept qui consiste en 2 semaines d’ateliers de créativité avec des gens qui ont des compétences différentes et qui viennent du monde entier. Sur le mode collaboratif du DIY, le travail se fait sur 5 thèmes autour d’une nouvelle vie, d’un nouveau système économique, politique, et qui traverse tous les enjeux autour des questions du climat et de la Cop21".Si ces méthodes sont parfois expérimentées en entreprise pour créer une cohésion de groupe et améliorer la productivité, ici l’enjeu est d’élaborer des approches nouvelles pour communiquer sur le dérèglement climatique, d’ici la fin de la cop21.
A cette étape vous pourriez avoir envie de mettre aussi la main à la pâte. Une structure existe, reproductible : l'Open Bidouille Camp (OBC)
Un peu d’anglicisme et un peu de français, tout un symbole pour cette économie du partage.
Un Open Bidouille Camp, qu’est-ce que c’est :
C'est une association loi 1901 créée suite au succès du premier Open Bidouille Camp (OBC), le 22 septembre 2012 à Mains d’Œuvres (Saint-Ouen) : une fête populaire dédiée à la bidouille ou DIY (Do It Yourself), en mode atelier.Pour monter son propre atelier Bidouille sur ce modèle, une charte existe dont voici un extrait :
L’Open Bidouille Camp doit être ouvert, c’est-à-dire accueillant pour les publics non initiés. La communication doit aller dans ce sens, en privilégiant l’ancrage dans le territoire.
Les participants agissent dans les principes de l’open source. Ils cherchent à avoir une utilité sociale, en particulier en partageant leur savoir-faire. Le tout dans un esprit d’amusement.”
L’Open Bidouille Camp est souvent associé à un Fab Lab, atelier de fabrication numérique qui propose d'utiliser en partage des machines-outils pilotées par ordinateur, comme des imprimantes 3D.
En 2015, 17 Open Bidouille Camp ont eu lieu dans toute la France notamment à Brest, Bordeaux, Saint-Brieuc, Lille, Fontenay-sous-Bois, Mauvaisin et Nancy.
Aller plus loin :
>> Ophélia Noor a co-rédigé un ouvrage sur les FabLab : "Fablabs, etc" avec Camille Bosqué et Laurent Ricard, édité chez Eyrolles début 2015
>> La page Facebook Open Bidouille Camp