Coup de force contre les socioprofessionnels à Bastia : l'erreur de l'Etat

Alors qu'ils occupaient pacifiquement le hall de la préfecture de la Haute-Corse, vendredi 4 juillet, une trentaine de socioprofessionnels ont été violemment évacués. L'usage de la force est dénoncé massivement sur internet et accroît la mobilisation contre la grève et contre l'Etat. 

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Incompréhensible ! Pourquoi le préfet de la Haute-Corse et les autorités en charge de la sécurité publique ont-ils donné l'ordre d'évacuer si précipitamment le hall de la préfecture de Bastia, occupé dans le calme hier ?

Pourquoi les gendarmes mobiles ont-ils mis tant de zèle à "vider" les occupants pacifiques avec une violence qui choque beaucoup à la vue des images diffusées sur internet, et très largement commentées


Des coups de matraque comme seule réponse 

Autant de questions que se posent encore aujourd'hui les socioprofessionnels qui menaient cette action.
Patrons de la CGPM, syndicats des hôteliers, des transporteurs... Ces figures de l'économie corse, qui travaillent tout au long de l'année avec le préfet et ses services, étaient venus chercher des réponses à leur demande de déblocage de l'île, à leur crainte de voir leur société asphyxiée par le conflit à la SNCM. 

"Qu'ils fassent grève pour sauver leurs emplois d'accord, mais qu'ils ne bloquent pas les autres compagnies en mettant en danger les nôtres !" lance hier un commerçant de la région bastiaise.
La délégation demandait notamment l'ouverture de négociations entre grévistes et Etat dans le conflit à la SNCM et le déblocage du navire Kalliste de la CMN maintenu à quai à Marseille par les grévistes de la SNCM. 

Le nom de "Simeoni" déclenche l'ordre d'évacuation 


La demande - par les "occupants" - d'une médiation du maire de Bastia, Gilles Siméoni, avant de quitter les lieux dans le calme, semble avoir été le déclencheur de l'intervention des forces de l'ordre. Le maire restera d'ailleurs bloqué à l'exterieur de l'enceinte préfectorale. Il réagira sur Twitter, comme sa première adjointe socialiste. 





Une partie des socioprofessionnels, les institutionnels comme Jean-Marc Venturi de la Chambre d'Agriculture ou encore le président de la CCI Paul Trojani, avaient déjà quitté les lieux malgré l'absence d'avancées, d'autres ont choisi de rester sur place pour faire pression.
Deux stratégies qui après l'intervention des forces de l'ordre semblaient laisser un goût amer et impacter la cohésion du groupe de socioprofessionnels, même si tous devraient se retrouver lundi à Bastia pour un rassemblement. 

Ce samedi matin à Ajaccio, les socioprofessionnels ont boycotté la réunion avec le préfet de région suite aux événements de Bastia hier. Ils disent vouloir cesser tout lien avec l'Etat en réaction

L'erreur de l'Etat amplifie la contestation ​


Après les déclaration du Secrétaire d'Etat aux transports, Frederic Cuvillier, qui envisage désormais le redressement judiciaire comme la seule solution dans le journal La Provence, la situation pourrait être encore plus tendue à Marseille comme en Corse. 

L'erreur de l'Etat, manifeste, dans la gestion de l'occcupation d'hier à Bastia semble resserer les rangs des socioprofessionnel et même les gonfler. Sur Facebook, un appel à un grand rassemblement devant la prefecture de Haute-Corse lundi 16 juillet à 9h est relayé

Une enquête a été ouverte sur ces violences, des plaintes pour rébellion et pour violences devraient être déposées par les socioprofessionnels et les forces de l'ordre.  

>> Retour en VIDEO sur l'évacuation musclée avec Antoine Albertini et Grégoire Bezie
Jean-Nicolas Antoniotti Président de Femu Quì/ Dominique Sammarcelli Chef d'entreprise / Gilles Simeoni Maire de Bastia


"Il faut garder son calme" explique le préfet de Corse 

C'est le message que Christophe Mirmand. Préfet de Corse, a délivré ce matin à la presse alors que devant sa préfecture les socioprofessionnels protestaient contre les incidents d'hier demandant même pour certains le départ du préfet de Haute-Corse. 

"Je n'ai pas à porter de jugement sur l'intervention des forces de l'ordre" a simplement rajouté le préfet estimant que l'Etat remplissait son rôle dans ce conflit. 

>> L'interview intégrale du préfet de Corse en VIDEO 
 

 

Ligue des droits de l’Homme condamne l'usage de la force
La Ligue des droits de l’Homme condamne fermement  les brutalités policières commises contre des chefs d’entreprise qui occupaient pacifiquement  le hall de la préfecture à Bastia.
Elle demande que la lumière soit faite sur les responsabilités engagées dans ce déferlement de violences de certaines forces de l’ordre.
Plus que jamais, dans ce climat social gravement dégradé, elle en appelle au dialogue entre les différentes  parties concernées.
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