Le transport des matières dangereuses est particulièrement sensible en Corse notamment en raison de la faiblesse des infrastructures routières. L'Office des transports de la Corse (OTC) organisait jeudi à Bastia un séminaire pour tenter de trouver des solutions.
Le carburant représente à lui seul 90% des matières dangereuses qui transitent par les routes insulaires. Les 10% restants sont des matières classées très dangereuses (chimique ou gaz liquide).
Les accidents sont rares, mais les conséquences liées peuvent être lourdes pour l'environnement et l'activité économique d'une région, indique la base Aria (Analyse, Recherche et Information sur les Accidents). En 2013, l'organisme, qui recense les accidents technologiques en France et à l'étranger, a répertorié 36 accidents liés aux transports et à l'entreprosage de matières dangenreuses.
Pour prévenir les risques, un projet européen, le projet LOSE (Logistique et sécurité du transport des matières dangereuses) a été mis en place. Démarré en juin 2012, sur une durée de trois ans, le projet a été développé en Toscane, Ligurie, Sardaigne et Corse.
Il propose la mise en place d’un système informatique permettant de "voir" et gérer les flux de marchandises en temps réel. S'appuyant sur les boîtiers GPS dont sont équipés les camions, le système permet "d'enregistrer le passage de certaines substances dangereuses" et de "recenser les meilleurs itinéraires" pour écarter tout danger potentiel.
Dans l'hypothèse d’un accident, le type de matière transportée serait alors transmis en temps réel, facilitant la réponse à déployer en hommes et en matériel par les services de secours.
Des lecteurs de pictogrammes à la sortie des ports
Dans le cadre de ce projet de coopération, l’OTC a eu en charge de "scanner" les entrées et sorties de marchandises dangereuses sur la zone fret des ports de commerce de l'île.Ces opérations ont été menées sur les ports de Bastia, en raison du volume de marchandises en transit et de l’Ile Rousse, pour sa spécialisation en transport de marchandises dangereuses.
L’OTC a ainsi mis à disposition de la CCI de Bastia et de la Haute-Corse Des lecteurs de pictogrammes ont été ainsi mis en place pour scanner les véhicules de transport de matières dangereuses. A chaque passage de camion, les informations collectées renseignent sur le type de matière dangereuse, la provenance depuis la Corse et sa destination de sortie.
A terme, il sera également possible de renseigner les ports de destination de ces marchandises.
Reportage d'Anne-Marie Leccia, Eric Proenca, Joseph Ienco