Le Premier ministre Edouard Philippe prononçait ce mardi son discours de politique générale devant l'Assemblée nationale. Dans le détail de l'action voulue par Emmanuel Macron, il a évoqué la Corse et son « vote identitaire ».
Devant l'Assemblée Nationale, le Premier ministre Edouard Philippe était au mi-temps de son discours de politique générale, lorsqu'il a évoqué les élections, en métropole, en outre-mer et en Corse : « Il y a des votes protestataires qui se sont exprimés en métropole comme en outre-mer. Il faut les entendre. Il y a aussi un vote identitaire, qui s’est notamment exprimé en Corse. On peut être comme je le suis intransigeant sur les principes républicains sans être pour autant ignorant des diversités et des aspirations à la reconnaissance »
Identitaire ?
Mais pour les députés nationalistes, cette expression est réductrice :
« En Corse il n’y a pas eu de vote identitaire, il y a eu un vote politique, sur un programme très précis d’un petit peuple qui a envie d’être reconnu pour ce qu’il est, qu’on ne saurait limiter simplement à son identité » estime Michel Castellani, député de la 1ere circonscription de la Haute-Corse. « Il y a une dimension identitaire, une dimension culturelle, une dimension historique, politique, géographique et tout ça doit être reconnu dans la loi », poursuit-il.
Que le premier ministre dise entendre les aspirations à la reconnaissance du peuple Corse laisse aussi les nationalistes dubitatifs.
« A l’heure où nous parlons il n’y a pas de chemin clair et précis sur ce que cela veut dire », a déclaré Jean-Félix Acquaviva, député de la 2ème circonscription de La Haute Corse. « Aujourd’hui le débat en Corse c’est véritablement d’arriver à avoir un statut qui permette d’avoir un pouvoir législatif et réglementaire de plein droit sur un certain nombre de domaines, et qui permette aux Corses d’assumer leur vie sociale, économique et culturelle. »
De son côté, Paul-André Colombani, député de la 2ème circonscription de Corse-du-Sud regrette : « On aurait voulu parler de la Corse en terme de feuille de route pour la Corse, pour les cinq ans qui arrivent, qu’il parle de plus d’autonomie. »
Abstention
Député les Républicains de la 1ere circonscription de Corse-du-Sud, Jean-Jacques Ferrara salue le discours du Premier ministre : « il a reconnu la spécificité de la Corse à travers le vote qui s’est exprimé en Corse. J’ai retenu aussi son intransigeance sur les principes républicains, ça me paraît important. »
Aucun des quatre députés insulaires ne comptait voter aujourd'hui la confiance au gouvernement. Tous ont choisi l'abstention.