Selon WWF, la Méditerranée serait sur la voie du "burn-out". Surexploitée pour des raisons essentiellement économiques (ressources, tourisme...), elle est en danger. Peut-on continuer ainsi ? Réponse des scientifiques de l'Ifremer, à Furiani.
L'ONG WWF tire la sonnette d'alarme dans un récent rapport dédié à l'état de santé de la Méditerranée. Le constat est sans appel : malmenée, la mer va mal. Afflux de vacanciers, forages... On exploite la Méditerranée à toutes fins utiles, mais les conséquences sont ravageuses.
Même les éoliennes, censées être écologiques, provoquent un phénomène de "bruit sous-marin" : la pollution sonore peut provoquer l’abandon de leur habitat par les mammifères marins ou modifier leur comportement. Peut-on continuer comme ça encore longtemps ? Quelles sont les conséquences de nos actes ?Nous avons posé ces questions à des spécialistes : les scientifiques de l'Ifremer, dont le siège régional est à Furiani, au sud de Bastia.
Un dossier de Pierre Nicolas et Philippe Villaret
En Méditerranée française, tous les secteurs traditionnels de l’économie maritime tels que le tourisme, le transport maritime, l’aquaculture, l’exploration et l’exploitation d’hydrocarbures devraient continuer à croître au cours des 15 prochaines années, à l’exception de la pêche professionnelle.
Le pire est-il à venir ?
La région méditerranéenne accueillera 100 millions d’habitants supplémentaires dans les 20 prochaines années dont la plupart dans les villes côtières ou les zones périphériques. La façade méditerranéenne française n’échappe pas à cette tendance et elle est la plus densément peuplée des trois façades. Selon l’INSEE, le nombre d’habitants des départements littoraux des régions méditerranéennes devrait augmenter de 18% environ entre 2009 et 2040 pour arriver à plus de 8 millions d’habitants au total.En matière de trafic passagers, la façade méditerranéenne représente 30 % des mouvements au niveau national (France), soit environ 10,3 millions de passagers, principalement en raison des liaisons avec la Corse et l’Afrique du Nord, même si le trafic avec cette dernière région a souffert ces dernières années d’un report vers le transport aérien. Les ports de Bastia et de Marseille, talonnés par Ajaccio et Toulon, figurent parmi les plus dynamiques de France avec un nombre de mouvements de passagers en 2010 qui s’élève à environ 5 millions.
Le projet Medtrends.org
Ce projet de l'ONG WWF illustre, grâce à des cartes les différents scénarios possibles pour la méditerranée pour les 20 prochaines années. Il permet d'explorer les impacts des activités humaines, les tendances sociales et économiques et comprendre quelles sont les solutions pour parvenir à une croissance durable dans la région.