De la Syrie à la Balagne, la vie d’une famille de réfugiés en Corse

Il y a trois mois, Belgodère devenait la première ville de Corse à se proposer d’accueillir des réfugiés syriens. Petit à petit, la famille Al Rahmoun s’installe, apprend le français et les coutumes locales, avec l’aide précieuse des habitants de l’île.

L’arrivée à Belgodère




Il y a à peine trois mois, la famille Al Rahmoun vivait dans un camp de réfugiés au Nord Liban. « Là-bas, il n’y a pas la guerre mais on n’était pas libre », explique Amina « On a décidé de partir pour donner une chance à nos enfants et à nous-même. »
Une chance offerte par la mairie de Belgodère, En Balagne.

« Ça s’est réalisé parce que spontanément on est comme ça et on parle avec le cœur » explique le maire de la commune, Lionel Mortini. « Nous avions demandé aux services de l’Etat simplement de pouvoir recevoir une famille qui était dans un camp et où il y avait des enfants. C’est ce qui s’est passé. Nous savons que c’est des gens qui étaient en souffrance. Qui ont fait le pari de se déraciner, qui est un pari difficile. »

Il y a cinq ans, les époux Al Rahmoun fuyaient la guerre en Syrie, aujourd’hui, ils sont reconnus par la France comme réfugiés, ce qui signifie que l’Etat estime qu’un retour dans leur pays serait dangereux.

La famille vit désormais loin de la guerre, dans un appartement mis à disposition par la municipalité de Belgodère. Et s’il ne reste pas un objet de son ancienne vie, la solidarité des habitants lui a permis de meubler cet espace et de se vêtir. « Quand on est arrivés, il y avait tout, on nous avait même préparé le repas pour qu’on n’ait rien à faire », se rappelle Izzat Al Rahmoun, le père.

Travailler



Pour les premiers mois de son installation, Izzat Al Rahmoun est employé par la municipalité pour effectuer quelques travaux de réfection. En Syrie, il était carrossier et espère le redevenir. Son épouse, Amina, n’a jamais eu d’emploi en Syrie ou au Liban. Elle a emporté avec elle le souvenir de quelques recettes et voudrait pouvoir un jour commercialiser ses spécialités.

S’intégrer


Rama Santiha, 19 ans, a découvert seule la culture française et corse. Elle est partie de Syrie le 22 août 2015, a traversé neuf pays en 23 jours.

Arrivée à Paris, elle était dirigée vers un centre d’accueil à Bastia. Désormais scolarisée à Corte, elle a pour mission d’enseigner ce qu’elle a appris des coutumes et de la société à la famille Al Rahmoun.

Aller à l’école


Quand elles sont arrivées à l’école de Belgodère, Ilaf et Aïcha, les deux aînées de la famille Al Rahmoun n’avaient aucune notion de français. Elles ont été scolarisées comme les autres enfants de la commune.

Pas besoin de parler pour pouvoir jouer, les autres élèves les ont accueillies comme les leurs, heureux et débordant de questions.

L’institutrice a dû, elle, apprendre à recevoir les primo-arrivantes. Enseigner les besoins urgents (« toilettes, bobos, faim, mal, envie de voir maman »), avant les connaissances scolaires.

Une matinée par semaine, les deux écolières syriennes suivent des cours particuliers de français. L’année prochaine, Ilaf entrera en CE1-CE2 et Aicha en CP.

Insertion


Apprendre le français, se débrouiller pour faire ses courses et surtout, obtenir un titre de séjour provisoire. Le chemin de l’intégration est un long processus, encadré par l’Etat, pour ceux qui sont reconnus comme réfugiés.
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