Plus de 20% des insulaires vivraient en-dessous du seuil de pauvreté. Plusieurs associations tentent d'apporter du meiux. À Furiani, un foyer mise sur la réinsertion de celles et ceux dont l'existence a basculé dans la précarité.
Pierrick a 48 ans. Précaire, il loge au foyer de Furiani. En 2001, il travaillait comme électromécanicien chez Eurocopter. Son arrivée en Corse et son début de parcours professionnel insulaire se passent bien jusqu’à la mise en place d'un plan de consolidation de l’emploi.
En clair pour lui : un licenciement. « C’est se sentir inactif. Ne jamais avoir connu cette situation et s’y retrouver du jour au lendemain. C’est surtout le regard des gens. À se demander pourquoi je me lève le matin ? À quoi je sers ? Avoir l’impression que les gens vous regardent différemment, se sentir un peu rejeté et exclu », confie-t-il.
François, 36 ans est Corse. Il n’a pas perdu son emploi mais il a lui aussi atterri au foyer de Furiani parce qu’il est pauvre dans une île où la vie est chère. « C’est les nouveaux travailleurs je dirai. Il y en a qui dorment dans la voiture, c’est ce que j’ai fait aussi. J’ai dormi un petit moment dans ma voiture. Je travaille mais je n’arrive pas à expliquer ce phénomène-là », témoigne-t-il.
« Ça redémarre »
Il gagne si peux que même les logements sociaux ne sont pas accessibles. « Quand on est en couple ça peut aller mais quand on est seul c’est vraiment dur. Il y en a qui sont aidés par les APL les trucs comme ça, mais moi je n’ai pas le droit à tout ça donc c’est dur, c’est très dur », continue François.
L'établissement a été créé après-guerre par un pasteur protestant qui voulait aider les personnes sorties du pénitencier de Casabianda. Le foyer de Furiani, aujourd’hui revendu à une association loi 1901, veut offrir l’essentiel aux plus précaires. Les associations corses aident chaque année plusieurs milliers de personnes ou de familles démunies. « Mon espoir c’est de rester un petit peu de temps ici [au foyer de Furiani] pour bien me reconstruire. Et mon espoir pour mon prochain logement ce sera pour me mettre en ménage.
Il y a tout qui revient : le moral, la santé, le travail. Ça redémarre. Je viens de passer un mauvais passage ça a été une expérience supplémentaire dans la vie. Je m’en serrai bien passé », poursuit Pierrick. « J’ai l’espoir. Je garde toujours l’espoir. C’est ce qui fait l’être humain », conclut François.