Lancement d'une campagne de soutien aux prisonniers "politiques" corses

Militants nationalistes et membres de l'association de défense des prisonniers "politiques" corses Sulidarita ont dénoncé mardi à Ajaccio le silence du gouvernement sur la question de l'amnistie ou du rapprochement des Corses emprisonnés sur le continent et lancé une campagne de soutien.

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Au cri de "Liberta", une soixantaine de militants ont déployé des banderoles portant les inscriptions "Amnistia" "Liberta" et "Sulidarita" dans la salle des pas perdus du palais de justice de la Cité impériale. Cette occupation symbolique de quelques minutes s'est déroulée sans incident.

"Jusqu'à quand Paris continuera d'ignorer volontairement cette importante démarche pour la paix que les Corses portent désormais et se proposent d'établir ?", avait auparavant demandé Josepha Giacometti, élue indépendantiste à l'Assemblée de Corse, lors d'une conférence de presse.

Membre du parti Corsica Libera, Mme Giacometti a déploré que quelques mois après une rencontre avec la ministre de la Justice Christiane Taubira "qui s'était engagée à prendre en compte la problématique des prisonniers politiques corses et à y apporter les réponses nécessaires (...), la réponse de l'Etat tarde à venir."

Elle a rappelé que 170 communes corses, des dizaines d'organismes des milieux économique, culturel, associatif et sportif et l'assemblée de Corse ont demandé, dans un vote solennel, l'amnistie des prisonniers corses auxquels l'Etat dénie la qualité de "politiques".

Une trentaine de prisonniers corses sont actuellement détenus sur le continent.

Josepha Giacometti, Associu Sulidarità - Corsica Libera

"Contrairement au droit, seize d'entre eux sont toujours maintenus en exil carcéral et cette situation scandaleuse aurait du être réglée depuis longtemps par la simple application de la loi et, donc, par leur transfert immédiat à Borgo ou à Casabianda", a dit Mme Giacometti.

Elle a aussi dénoncé "l'obstruction systématique de l'appareil judiciaire en matière de liberté conditionnelle et les inadmissibles comportements du parquet" qui s'est opposé à des demandes de remise en liberté.

L'association Sulidarita a annoncé "une campagne d'initiatives revendicatrices qui iront crescendo jusqu'au rétablissement du droit des prisonniers et recherchés politiques corses et leurs familles".

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