Les médecins libéraux sont en grève ce vendredi pour protester contre le projet de loi santé de la ministre Marisol Touriane qui prévoit une généralisation du tiers payant. Le texte sera soumis lundi en deuxième lecture à l'Assemblée Nationale.
Le projet de loi santé de la ministre Marisol Touraine et la généralisation du tiers payant à tous les assurés d'ici à 2017 sont dans le viseur des praticiens depuis plus d'un an.
Généralistes, spécialistes et chirurgiens (CSMF, MG France, FMF, SML, Bloc) font front commun et sont en grève ce vendredi, avant le retour du projet de loi santé en deuxième lecture lundi à l'Assemblée nationale.
La mobilisation prendra diverses formes (grèves des gardes, opérations escargot, rassemblements à partir de vendredi, manifestation devant l'Assemblée lundi) et se poursuivra "en fonction de ce top départ d'un mouvement unitaire massif", prévient Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF.
Concrètement, avec la généralisation du tiers payant, les patients n'auront plus à avancer les frais d'une consultation, les médecins étant remboursés directement par l'assurance maladie et les mutuelles.
"L'Etat doit ouvrir le dialogue avec les médecins"
Le Conseil national de l'Ordre des médecins "comprend et partage (...) les raisons et le sens de l'exaspération des médecins et des appels à la grève pour le 13 novembre (...) dont le gouvernement porte aujourd'hui la responsabilité", indique-t-il dans un communiqué. "Ce mouvement ne peut rester sans réponse", poursuit l'Ordre, en appelant "de nouveau au président de la République"."L'Etat doit ouvrir le dialogue avec les médecins et avec leurs organisations représentatives", insiste l'Ordre.
Il invite ainsi "le gouvernement, dans le cadre du dialogue social, à ne pas laisser s'enliser une nouvelle fois la situation, et à rechercher sans délai avec tous les acteurs les moyens d'une sortie rapide de crise". "L'exaspération de la profession (...) ne date pas d'hier", rappelle l'instance, alors que les médecins s'inquiètent pour "leurs conditions d'exercice, leur indépendance" ou encore "la reconnaissance de leur rôle dans le système de soins".