Ni trop tôt, ni trop tard, la saison du muguet est délicate : les brins doivent êtres prêts pour le 1er mai, tradition oblige. Sa production est donc contraignante et soumise aux caprices du temps. Résultat, les producteurs sont de plus en plus rares. Nous avons rencontré l'un des derniers.
Quelques poignées de terre et trois brins de muguet placés avec habileté : Jean-Pierre prévoit cette année de vendre 400 pots de cette plante porte bonheur, grâce, notamment, à la tradition du 1er mai. Et son muguet à lui n'est pas commun, surtout en comparaison du muguet nantais : "Il est plus beau, il fait plus de cloches, jusqu'à 17 ou 18", nous explique-t-il.
Mais sa culture est compliquée : le muguet est une plante capricieuse, il faut donc être aux petits soins, d'autant qu'il doit être parfait pour le premier mai. "Ce n'est pas la peine de livrer du muguet vert aux fleuristes, il ne se vendra pas. L'idéal, c'est d'avoir les 4 ou 5 premières cloches fleuries à temps", poursuit l'horticulteur, qui travaille le muguet depuis près de 30 ans.
Pourtant, Jean-Pierre n'en produit que très peu. Dans ses serres de 900m2, ce professionnel se concentre plutôt sur les bégonias et les hortensias, très appréciés par les fleuristes et les clients. Cultiver le muguet rapporte peu, alors s'il continue, c'est juste pour le plaisir.