Haute-Marne - Portrait de l'un des derniers taxidermistes de France

Laurent Thevenez est l'un des derniers taxidermistes de France. Un métier qu'il a appris de son père. Désormais, il travaille pour des clients du monde entier. Reportage dans son atelier d'Ormoy-sur-Aube, en Haute-Marne. Attention, certaines images peuvent choquer.

Sangliers, chevreuils, cerfs, depuis ses 16 ans, Laurent côtoie dans leur plus stricte intimité les habitants des forets Haut-Marnaises. Des animaux confiés à ses soins par des chasseurs du coin soucieux de les naturaliser.

"En général, on m'amène les têtes, parfois des animaux entiers."

Première étape pour Laurent, l'écharnage. Il faut nettoyer la peau de ses derniers millimètres de chair afin d'éviter toute pourriture. Un travail long, quasi chirurgical.

Si aujourd'hui, la taxidermie n'a plus aucun secret pour Laurent, il le doit en grande partie à son père, lui-même ancien taxidermiste aujourd'hui retraité.

"Il venait me voir à l'atelier quand je travaillais. Cela lui a plu, il ne voulait rien faire d'autre que cela. Je suis content qu'il ait pris la succession. Il travaille bien, mieux que moi. Il travaille sur animaux que je n'ai jamais fait à mon époque, d'Afrique, du Canada, de partout", raconte Michel Thevenez.

A la question de savoir ce qu'il ressent au milieu de ces animaux, il répond : "rien, je suis content", mais admet que c'est un métier parfois difficile. "Certains amènent des animaux en putréfaction parfois. On peut parfois quand-même les travailler."

Une fois lavées à l'eau et au savon, les peaux sont à nouveau écharnées à l'aide d'une machine jusqu'à la racine du poil, avant d'être tannées et enfin posées sur des mannequins d'animaux en mousse polyuréthane. Un support indispensable pour remplacer le squelette de l'animal.

"Cela a révolutionné la taxidermie parce qu'avant mon père travaillait sur de la fibre de bois qu'il ficelait. Il n'arrivait pas à faire des formes parfaites. Avec cela, on fait ce que l'on veut. Des veines, des muscles, ce que l'on veut. Dans le temps, cela ne bouge pas."

"Une belle pièce comme celle-là, autant la garder"


Après des mois de patience, Evelyne et Jean Noel, un couple de chasseurs, vient enfin rechercher son trophée. Un cerf aux bois en velours, tout juste naturalisé.

"Quand c'est une belle pièce comme celle-là, autant la garder et ce faire plaisir aussi, la montrer à ses copains, à tout le monde, à ses enfants et petits-enfants. On ne voit pas une bette morte mais la bête en elle-même", raconte la cliente.

A l'étage de Laurent, c'est un condensé de savane, au cœur de la Haute-Marne. Des commandes de clients, habitués des safaris, avec comme pièce maitresse, une tête d'éléphant originaire de Zambie.

Voir un extrait de notre reportage


Attention, certaines images peuvent choquer.

Intervenants : Laurent Thevenez, taxidermiste; Michel Thevenez, père de Laurent ©France 3 Champagne-Ardenne

 

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