Il avait déjà été accusé de proxénétisme aggravé dans l'affaire du Carlton de Lille.
Dominique Alderweireld, appelé "Dodo la Saumure", a été placé sous mandat d'arrêt mercredi en Belgique, notamment pour traite humaine et fraude sociale, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.
"Il abusait de sa situation précaire"
M. Alderweireld et sa compagne Béatrice Legrain ont été inculpés de traite d'êtres humains, de fraude à la sécurité sociale ainsi que de bris de scellés placés sur deux maisons closes, a expliqué à l'AFP le procureur belge chargé du droit pénal du travail de la région francophone du Hainaut, Charles-Eric Clesse.
"Plusieurs filles avaient été contrôlées sans être déclarées et certaines d'entre elles étaient en séjour illégal en Belgique", a précisé M. Clesse. Quant aux scellés, ils ont été brisés "à quatre reprises".
Dominique Alderweireld exerçait ses activités à Tournai et dans la région, tout près de la frontière française. Parmi la vingtaine de filles qui travaillaient dans les deux établissements du couple, certaines étaient Françaises et d'autres venaient d'Europe de l'Est, selon le procureur.
"Il y avait également une Belge, mère chômeuse de cinq enfants, et l'on peut imaginer qu'il abusait de sa situation précaire", a-t-il poursuivi.
"L'oeil du maquignon"
M. Alderweireld, qui a été incarcéré, comparaîtra vendredi matin devant une chambre du conseil qui décidera de son sort. Bien qu'il se définisse comme un "souteneur" pour des femmes qu'il admet lui-même regarder "avec l'oeil du maquignon" (un marchand de chevaux, ndlr), il risque jusqu'à 48 000 euros d'amende par jeune femme exploitée et encourt jusqu'à 3 ans de prison.
"Dodo la Saumure" avait déjà été condamné en 2013 à une peine de cinq ans avec sursis pour proxénétisme.