Abdelmonaim Boussenna, imam de Roubaix, a défendu dans son prêche de vendredi Tariq Ramadan, accusé de viol par deux femmes. "Personnellement, je crois en son innocence", indique-t-il tout en précisant que c'est à la justice de trancher. La vidéo de son prêche approche les 30 000 vues sur YouTube.
Figure controversée de l'islam en France, le théologien suisse Tariq Ramadan se retrouve en pleine tourmente depuis que deux femmes ont porté plainte contre lui pour viol, une campagne de "calomnie" menée, selon lui, par ses "ennemis".
L'imam de Roubaix Abdelmonaim Boussenna lui a apporté son soutien dans son prêche du vendredi 27 octobre, rappelant le principe de présomption d'innocence. La vidéo de son intervention, qu'il a mis en ligne sur YouTube, approche ce mardi les 30 000 vues.
"Il y a quelques jours, le professeur Tariq Ramadan a fait l'objet de graves accusations. Les réactions ont été parfois décevantes. Certains se sont érigés en juge et l'ont déjà condamné", explique Abdelmonaim Boussenna dans son prêche.
N'y a-t-il pas dans notre pays le principe de présomption d'innocence ? N'importe qui peut dire n'importe quoi, on prend cela pour argent comptant ?
Il ajoute : "Personnellement, je crois en son innocence. Tu peux croire l'inverse, tu es libre de croire ce que tu veux, mais ne le condamne pas[...] Laissons la justice faire son travail"
Visé depuis lundi dernier par une enquête à Paris pour "viol, agression sexuelle, violences et menaces de mort", Tariq Ramadan est sorti de son silence ce week-end, après la révélation d'une deuxième plainte dénonçant des faits similaires.
"Je suis depuis plusieurs jours la cible d'une campagne de calomnie qui fédère assez limpidement mes ennemis de toujours", écrit-il sur Facebook, annonçant qu'il déposerait plainte "puisque mes adversaires ont déclenché la machine à mensonges". Il avait déjà déposé plainte pour "dénonciation calomnieuse" après la première affaire.
Brillant orateur très populaire parmi certains musulmans conservateurs, il est accusé par ses détracteurs de tenir un double discours, modéré sur les plateaux télévisés où il excelle, et radical devant des publics plus restreints et acquis à ses propos.