Interpellé jeudi à bord de son véhicule après avoir "mis en danger" des piétons à Anvers, Mohammed R., résident lensois de 39 ans, a été inculpé ce vendredi en Belgique pour des faits "à caractère terroriste". Son profil le rapproche pourtant davantage du trafic d'armes et de stupéfiants.
Mohammed R. a-t-il tenté de commettre un attentat jeudi en fonçant avec sa voiture dans le Meir, une artère pedestre et commerçante d'Anvers, deuxième ville de Belgique ? C'est en tout cas le chef d'inculpation retenu ce vendredi par le parquet fédéral belge : "tentative d'assassinat à caractère terroriste, tentative de coups et blessures à caractère terroriste et infraction à la législation sur les armes". Le suspect, résident lensois de 39 ans, d'origine tunisienne, a été placé en détention provisoire.
Selon nos informations, son profil le rapproche pourtant davantage du milieu du banditisme, du trafic d'armes et de stupéfiants. Individu réputé très violent, il battait sa compagne et compte déjà dix condamnations à son casier judiciaire. Mais il n'est pas fiché S, ni signalé comme radicalisé. "Connaissant ses antécédents familiaux, je ne pense pas qu'il soit lié à des affaires terroristes ou autres, ça ne colle pas au personnage", nous a confié, sous couvert d'anonymat, une personne de son voisinage. "C'est quelqu'un qui est plus ou moins lié au trafic de stupéfiants (...). Il n'a peut-être pas eu l'intention de nuire, mais des intentions de fuite".
Trois interpellations aux Pays-Bas et en Belgique ces derniers jours
D'après Het Laatste Nieuws et RTL Belgique, Mohammed R. multiplait depuis 10 jours les allées et venues entre les Pays-Bas et la Belgique pour acheter et consommer de la cocaïne. Le 17 mars, il est interpellé à Rotterdam et sommé de quitter le territoire. Trois jours plus tard, il est contrôlé à Wevelgem, près de Courtrai en Belgique, au domicile d'un ami toxicomane. Il est ensuite arrêté à Hoboken, près d'Anvers, dans la nuit qui a précédé sa course folle. Les policiers belges le soupçonnent d'avoir arraché le sac d'une dame et lui ordonnent eux aussi de quitter le territoire.Lorsqu'il a été interpellé jeudi à Anvers après avoir failli renverser des piétons à bord de son break Citroën C5, il portait une tenue de camouflage et était "endormi au volant" selon Het Laatste Nieuws, "ivre" et "sous l'influence de drogues", ce qui a retardé son interrogatoire. Des armes blanches, un "riot gun" (fusil à pompe) et un bidon contenant un produit non identifié ont été retrouvés dans son coffre, selon le parquet féderal belge. En revanche, aucune arme n'a été retrouvée lors des perquisitions menées jeudi soir en France, à son domicile de Lens. Questionné ce vendredi matin par les enquêteurs belges, Mohammed R. a nié avoir voulu commettre un attentat. Sa compagne a été placée en garde à vue à l'hôtel de police de Lille d'où elle est ressortie libre.