Dans certaines villes du Pas-de-Calais, mieux vaut éviter l'eau du robinet pour les femmes enceintes ou les bébés. Des analyses révèlent un taux d’ions perchlorates supérieur à la normale. La Première Guerre mondiale serait à l'origine de la pollution.
Comment une guerre qui s'est terminée il y a près de 100 ans peut avoir un effet sur la qualité de l'eau potable ?
L'histoire peut sembler étonnante, mais les conséquences de la Première Guerre mondiale semblent bien être à l'origine de la pollution de l'eau potable dans certaines communes du Pas-de-Calais.
Dans la commune de Brebières, par exemple, le problème date de 2013. La présence d'éléments chimiques comme le perchlorate interdit la consommation aux nourrissons et aux femmes enceintes.
Pour le maire, il n'y a rien d'alarmant. "Mensuellement, ça se termine toujours par 'eau de bonne qualité'", précise Jean-Pierre Hecquiet (PS) en pointant les rapports sur la qualité des eaux affichés dans la mairie.
"Quand il y a une petite anomalie, nous en sommes informés. Comme sur celle du mois d'octobre, où on nous disait qu'il y avait des ions de perchlorate dans l'eau et qu'il fallait faire attention", ajoute-t-il.
Décomposition des munitions
Pour l'instant, il n'y aucune certitude concernant l'origine du perchlorate. L'hypothèse la plus avancée serait celle de la décomposition dans le sol des munitions et des bombes de la Première Guerre mondiale, et en particulier du champ de bataille de Vimy."L'élément perchlorate est présent dans les munitions. Et là où on en trouve, c'est principalement là où il y a eu la Première Guerre mondiale dans le Pas-de-Calais. Donc dans les territoires entre Arras et Douai", détaille Jean-Paul Montaigne, directeur de centre d'exploitation Noréade.
Au total près de 500 communes dans les Hauts-de-France sont concernées.
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