Cette opération inédite est le résultat d'un appel aux dons lancé en novembre après l'hécatombe exceptionnelle qui avait touché les ruches de l'Ariège et des Pyrénées-Orientales à l'hiver 2013-2014.
2014 fut une année noire pour les insectes butineurs des Pyrénées-Orientales et de l'Ariège Une véritable hécatombe a eu lieu dans les PO où 48 millions d’abeilles ont été ramassées mortes. Sur les 12 000 ruches des Pyrénées-Orientales, plus de 1 200 ont été totalement décimées à la sortie de l'hiver, soit une sur dix, essentiellement dans les zones montagneuses du Haut-Conflent et du Vallespir.
En août 2014, le CNRS de Lyon a rendu ses conclusions : les abeilles des Pyrénées-Orientales meurent intoxiquées par des produits phytosanitaires, et notamment des produits anti-parasitaires utilisés dans l'élevage. Sur 26 échantillons testés, plus de 80 % présentent des traces d'intoxications.
Dans l'Ariège, où la situation est au mois aussi grave, environ deux millions d'abeilles ont été remises ce samedi à des apiculteurs touchés jusqu'à 70% de mortalité de leur cheptel durant ces deux dernières années en France. Ce don émane d'apiculteurs de l'ensemble du pays qui avaient pris la route vendredi pour dans un premier temps charger des essaims de 70 apiculteurs donateurs du Nord-Est, de l'Ouest, du Sud-Ouest et du Sud-Est.
Ces essaims ont été remis en présence de conseillers régionaux et du député de Haute-Garonne Gérard Bapt (PS), co-auteur avec Delphine Batho (PS) d'un amendement voté la semaine dernière interdisant les néonicotinoïdes, réputés toxiques notamment pour les abeilles, à compter de janvier 2016. C'est le résultat d'un appel aux dons lancé en novembre après l'hécatombe exceptionnelle qui avait touché les ruches de l'Ariège et des Pyrénées-Orientales à l'hiver 2013-2014.
Les analyses effectuées depuis ont montré "des traces de molécules contenues dans des produits anti-parasitaires" pour le bétail, utilisés dans le cadre de la lutte contre la fièvre catarrhale ovine (FCO), a expliqué à l'AFP Alain David, coordinateur de la FFAP (Fédération française des apiculteurs professionnels).
La production de miel en France en 2014 a baissé d'un tiers par rapport à l'année précédente pour tomber à environ 10.000 tonnes, le niveau le plus bas depuis 20 ans.
La France et l'Europe sont en déficit d'abeilles, en raison d'une surmortalité des colonies, liée à une dégradation de leur environnement et à l'utilisation de
pesticides, considérés par les apiculteurs comme l'une des causes majeures de leur disparition.