Les professionnels du bois ont lancé jeudi, à Mende, un appel à renouveler la forêt française, s'inquiétant d'une "pénurie" de matière première pour leur filière, et craignent à terme de devoir importer du bois. Il faudrait renouveler 125.000 hectares de forêt par an.
En Lozère, la forêt représente 50% du territoire
Le Languedoc-Roussillon est l'une des 5 régions les plus forestières de France, avec 1,2 million d'hectares de forêt. Elle représente 45% du territoire.
C'est aussi, 4.800 entreprises et 12.000 emplois.
Et les professionnels doivent en permanence replanter des arbres pour s'adapter à la demande. Il faut 30 à 50 ans pour pouvoir exploiter un arbre.
500.000 hectares de forêt à renouveler en 9 ans
"Nous devons assurer dès maintenant un renouvellement de nos forêts sans plus attendre", a déclaré depuis Mende en Lozère, le sénateur de la Moselle Philippe Leroy (LR), président du groupe d'étude forêt et filière bois, entouré de professionnels du bois, notamment Fransylva, qui regroupe 78 syndicats de propriétaires forestiers, et la Fédération nationale du bois.
Pour 2025, nous devons avoir renouvelé 500.000 hectares de forêt, ce qui correspond à seulement 3% de la surface totale actuelle, pour rattraper le retard déjà accumulé.
Il faut ensuite atteindre un rythme plus élevé pour renouveler 125.000 hectares par an, c'est à dire 0,7% de la surface forestière chaque année, avec 336 millions de plants", a déclaré M. Leroy dans une tribune adressée au gouvernement.
Un manque de dotations budgétaires
Problème, selon lui, le fonds stratégique de la forêt et du bois, qui doit pourvoir à ce reboisement n'est pas suffisamment doté.
Le ministre de l'Agriculture et de la Forêt, Stéphane Le Foll, a annoncé fin septembre le versement par l'Etat de 28 millions d'euros au titre de la loi de finance 2017, avec l'objectif fixé d'une "capacité financière d'au moins 100 millions d'euros" pour ce fonds également abondé par la filière, l'UE et des financements innovants.
Or, ce ne sont pas 100 mais 150 millions d'euros qu'ont réclamé jeudi les professionnels du bois : le système "doit rapidement atteindre 150 millions d'euros par an pour vraiment permettre d'engager cet effort indispensable", selon M. Leroy.
Pour cela nous lançons un appel à nos élus, à nos Ministres concernés car ce sujet est d'importance nationale et ne peut plus attendre, les Ministres de l'économie, du logement, de l'environnement et de la forêt", a conclu M. Leroy.