La ville rose, encore meurtrie par les sept meurtres commis par Mohamed Merah, a vu samedi le plus important rassemblement républicain du territoire français, avec près de 150 000 manifestants. Des citoyens, beaucoup de familles, ont ainsi exprimé l'urgente nécessité de dire non à la barbarie.
Environ 150 000 personnes ont défilé à Toulouse samedi après-midi en hommage aux victimes des jihadistes qui ont mené notamment une expédition sanglante contre les journalistes de Charlie Hebdo, qui a fait 12 morts mercredi.
Un cortège "énorme", et peut-être sans précédent à Toulouse...
Les manifestants devaient initialement parcourir deux kilomètres des allées Jean-Jaurès au monument aux morts de la Résistance, mais le parcours a été nettement allongé et les manifestants ont finalement fait le tour du centre de la ville, ont constaté les journalistes présents sur place.
Les métros bondés peinaient à déverser leurs passagers, certains restant bloqués pendant de longues minutes dans les couloirs des stations de la ville rose, meurtrie il y a près de trois ans par les sept meurtres commis en une semaine par l'islamiste radical Mohamed Merah.
Le cortège silencieux était ponctué de salves d'applaudissements et constellé d'affichettes. A côté du "Je suis Charlie" omniprésent ces derniers jours, les manifestants déclinaient le thème avec des "Je suis contre le racisme" ou " Je suis pour la laïcité". "Je suis casher", "Faites l'humour, pas la guerre", "Je suis Charlie et Ahmed", ou encore "Nous sommes la nation des droits de l'homme, des lumières et de la tolérance, à l'heure de la résistance"...
Les manifestants ont défilé derrière un groupe de plusieurs dizaines de journalistes brandissant stylos ou "Une" de Charlie Hebdo.
Les élus de tous bords étaient aussi présents en grand nombre, certains ceints de leur écharpe tricolore, socialistes et UMP mêlés, non loin d'un imam d'un quartier populaire.
Virginie, 40 ans, assistante de direction toulousaine, arborait une pancarte "We are not afraid" (nous n'avons pas peur) volontairement écrite en anglais "pour être comprise dans le monde entier".
Aucun incident n'a été constaté durant toute la manifestation. Le dispositif de sécurité est "normal", à la mesure de toute grande manifestation à Toulouse.
Voir ici le reportage de Luc Truffert et Eric Foissac, de France 3 Midi-Pyrénées :
Dans la matinée, à Montauban, deux mille personnes ont défilé en ville à l'appel de syndicats et de partis de gauche, tandis qu'une centaine
de membres de la communauté musulmane se rassemblaient devant la préfecture.
Samedi après-midi, à Millau, 6 000 manifestants se sont également réunis. Et à Cahors, dans le Lot, plusieurs milliers de personnes ont marché dans les rues de la ville, en fin d'après-midi.
De très nombreuses manifestations auront encore lieu dimanche, dans tous les départements de Midi-Pyrénées.