Albi : deuxième jour du procès du patron d'un bar-tabac jugé pour le meurtre d'un jeune cambrioleur

Luc Fournié, patron d'un bar-tabac de Lavaur comparaît depuis lundi devant la Cour d'Assises du Tarn à Albi. Il est jugé pour le meurtre d'un jeune cambrioleur de 17 ans. Temps fort de ce deuxième jour d'audience, l'audition du complice de la victime.

Il voulait "faire peur aux voleurs", a-t-il expliqué au premier jour de son procès devant la Cour d'Assises du Tarn à Albi. Luc Fournié, patron d'un bar-tabac de Lavaur y comparaît depuis lundi pour avoir tué en 2009 un jeune cambrioleur de 17 ans, d'un coup de fusil de chasse. A l'ouverture de l'audience, la présidente de la Cour a rappelé que le juge d'instruction avait rejeté le principe de légitime défense invoqué par le cafetier.

Luc Fournié, 58 ans, avait lui-même appelé les gendarmes et les secours après avoir tué un jeune cambrioleur, dans la nuit du 14 décembre 2009, quand deux voleurs s'étaient introduits dans son établissement. "J'ai tiré sans viser, c'était pour leur faire peur et éviter qu'ils ne reviennent", avait-il indiqué lors de sa garde à vue.

Le témoignage d'Hugo, le deuxième auteur du cambriolage​

Temps fort de cette deuxième journée d'audience, le témoignage d'Hugo, le complice de Jonathan. Il a détaillé devant la cour comment s'était déroulé le cambriolage et surtout comment ils avaient attendu 10 minutes avant d'entrer dans le bar. 10 minutes qui, pour la partie civile, ont laissé le temps au cafetier de se préparer à les recevoir :
durée de la vidéo : 00h01mn36s
©INA

Jonathan n'avait aucune chance de survie​​

Autres auditions ce mardi devant la Cour d'Assises, celles des experts. Pour l'expert balistique, la balle qui a tué le jeune cambrioleur a été tirée à un mètre. Pour le médecin légiste, entendu également par les jurés, elle ne lui a laissé aucune chance : aucune intervention, même immédiate, n'aurait pu le sauver.

"On n'a pas pensé à des jeunes"  

Devant la cour d'assises du Tarn, la soeur aînée de Luc Fournié, Isabelle, avec laquelle il détient le bar-tabac depuis 2003, a déclaré lundi : "on n'a pas pensé à des jeunes, on croyait que c'était une bande de l'Est". Quelques jours avant les faits, elle avait alerté son frère que les barreaux d'une fenêtre du bar-tabac avaient été sciés. Luc Fournié s'en était ouvert à la gendarmerie qui lui avait assuré qu'une "surveillance ciblée" serait mise en place. Sur les recommandations de sa soeur, il avait aussi installé "un système d'alerte" : un fil de pêche tendu entre des chaises. "Ce fil devait nous avertir et eux (les cambrioleurs, NDLR) pouvaient repartir", a indiqué à la cour Isabelle Fournié lundi après-midi. "Ce n'était pas un piège mais un avertisseur", a-t-elle insisté.
M. Fournié détenait par ailleurs un fusil de chasse, dont l'origine n'a pu être déterminée, et avait récupéré dans sa maison du Lot des munitions le jour du drame. L'arme, chargée, était conservée à l'étage où dormaient sa mère, sa soeur et son neveu, tandis qu'il avait installé un lit de camp au rez-de-chaussée de l'établissement. La nuit du 14 décembre 2009, alerté par du bruit, il s'était rendu à l'étage de son établissement pour réveiller sa soeur et s'emparer d'un fusil de chasse. Apercevant deux ombres dans le bar-tabac, il avait alors ouvert le feu, tuant Jonathan, un lycéen de 17 ans. Il avait ensuite enjambé son corps pour poursuivre le fuyard et avait fait feu dans sa direction. A l'arrivée des pompiers, quelques minutes après le drame, il avait déclaré "avoir raté le deuxième individu".


 



 

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