Deux mille deux cents à 2.300 migrants se trouvent actuellement à Calais et dans les environs, contre 1.500 à la fin de l'été, a annoncé jeudi le préfet du Pas-de-Calais Denis Robin.
"Le nombre de migrants à Calais continue d'augmenter assez fortement ces dernières semaines : on dénombre aujourd'hui entre 2.200 et 2.300 migrants sur le Calaisis, loin des 1.500 de la fin de l'été", a déclaré M. Robin, lors d'une conférence de presse à Calais.Le préfet a détaillé le renforcement des effectifs de sécurité annoncé par le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, dans un entretien à La Voix du Nord
jeudi, alors que des rixes entre migrants et des tentatives de prise d'assaut en masse de poids lourds attendant d'embarquer sur des ferrys se sont produites mercredi pour la troisième journée consécutive.
Un escadron de gendarmes mobiles, soit 70 hommes, a été affecté jeudi, selon le préfet, au renforcement de la sécurité de la zone portuaire, notamment de la rocade qui y mène. Des migrants tentent là de monter à bord de camions pour se rendre en Grande-Bretagne considérée comme un Eldorado. Cet escadron vient en renfort de deux compagnies de CRS.
Des barrières provisoires, puis des barrières définitives, sur 4 kilomètres, vont être installées "pour améliorer la tenue de la rocade et de l'enceinte portuaires", a-t-il indiqué.
Une demi-compagnie de CRS, soit 35 policiers, est par ailleurs arrivée mercredi à Calais. Elle est chargée d'effectuer des patrouilles à pied et en voiture dans le centre de ville, a poursuivi M. Robin. "Il faut à nouveau sécuriser le centre de Calais", a expliqué le préfet, en soulignant "la montée de l'inquiétude" des habitants et rappelant que ce type de patrouilles avait déjà été mis en place fin 2013, début 2014.
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"Aujourd'hui, il y a objectivement une augmentation de la délinquance liée aux migrants", a affirmé le préfet, précisant qu'il s'agissait de "petite délinquance d'appropriation, de vols de portables et d'incivilités".
Le préfet n'a pas donné de date pour l'ouverture d'un centre d'accueil de jour dans un bâtiment de la Ville de Calais. La gestion du centre, où les migrants auront accès notamment à des sanitaires et à des soins médicaux, sera confiée à un "opérateur". Un bilan sera mené au bout de six mois, a précisé le préfet, soulignant: "Si des campements sont organisés à l'intérieur du centre, ce sera un motif d'arrêt immédiat".
La sénatrice-maire UMP de Calais, Natacha Bouchart, a qualifié de "bonnes nouvelles" les annonces du ministre de l'Intérieur, dans un communiqué.