Trois militantes Femen qui ont perturbé le discours de Marine Le Pen vendredi place de l'Opéra à Paris portent plainte contre X, après avoir été violemment délogées d'un balcon où elles manifestaient par le service d'ordre du FN.
Selon France TV Info qui révèle l'information, trois Femen portent plainte contre X pour "violences, violation de domicile et arrestation arbitraire", après que des membres du service d'ordre du Front National les ont violemment délogées du balcon d'une chambre d'hôtel qu'elles occupaient, et d'où elles ont perturbé le discours de la présidente du FN Marine Le Pen. Les vigiles sont entrés de leur propre initiative dans la chambre louée par les féministes, pour les en déloger manu militari en quelques secondes.
Seins nus, perruque blonde sur la tête, les trois activistes qui avaient déroulé par dessus le balcon de leur chambre des drapeaux portant la mention "Heil Le Pen" faisaient le salut nazi, provoquant la colère des militants FN en contrebas qui assistaient au discours de Mme Le Pen. La tribune était située juste en face de l'hôtel des Femen.
En réaction à cette action, Marine Le Pen a déclaré à la tribune : "C'est paradoxal de se dire féministe et d'interrompre un discours en honneur à Jeanne d'Arc (...) Je crois que certaines vont devoir aller se rhabiller".
Peu de temps auparavant, une ou deux autres Femen avaient perturbé le défilé des militants FN pour le 1er mai. Là non plus, elles n'ont pas été ménagées par le service d'ordre du parti, se faisant copieusement insultées ("Tuez la ! Sal... ! Sale pu.. !") par les militants qui assistaient à la scène.
Par ailleurs, des journalistes de Canal + qui couvraient la manifestation ont été frappés par des militants puis exclus du défilé par les vigiles du parti.
Plainte de Marine Le Pen
Dans un communiqué de presse, le Front National indique vendredi en fin d'après-midi que "Marine Le Pen donne pour instruction à son avocat de déposer plainte pour violences volontaires et tentative (art. 222.11 du code pénal) contre les Femen pour ce qui concerne l'agression survenue devant la statue de Jeanne d'Arc et pour atteinte à la liberté de manifester (art. 431.1 du code pénal) pour ce qui concerne les incidents survenus place de l'opéra".Réactions politiques
Les réactions n'ont pas tardé sur les réseaux sociaux. A gauche comme à droite, la violence constatée sur les images diffusées a choqué bon nombre de responsables politiques qui se sont exprimés sur Twitter.Soutien aux 3 journalistes de @LPJofficiel #LPJ frappés puis exfiltrés pendant le #1ermaiFN.
Rien n'a changé.
— Najat Belkacem (@najatvb) 1 Mai 2015
Images du 1er mai : la violence de la "police" du #FN est choquante même si les méthodes des #Femens sont contestables .
— Eric Woerth (@ericwoerth) 1 Mai 2015
Journalistes attaqués, militantes Femen molestées : qui dira encore que le FN est "un parti comme les autres" ? #1ermaiFN #OuvronsLesYeux
— Guillaume GAROT (@guillaumegarot) 1 Mai 2015
Interpellées puis relâchées
Les six Femen qui ont perturbé vendredi le traditionnel défilé du 1er mai du Front National ont été interpellées par la police avant d'être relâchées, selon une source judiciaire. Trois des féministes ont été interpellées, conduites au commissariat, puis relâchées après avoir tenté d'approcher Marine Le Pen, en se montrant seins nus, au moment où la présidente du FN déposait une gerbe au pied de la statue de Jeanne d'Arc.Les trois autres ont été interpellées et laissées libres, sans avoir été auditionnées, après être apparues un peu plus tard, en faisant le salut nazi, sur le balcon d'un hôtel place de l'Opéra.
Au moins trois d'entre elles seront "reconvoquées pour être entendues par les policiers", selon une source judiciaire. L'enquête confiée au commissariat du 4e arrondissement de Paris a été ouverte pour exhibition sexuelle.
Des hommes du service d'ordre du FN ont été entendus par la police, a par ailleurs indiqué une source judiciaire. "Nous sommes sorties du commissariat, nous n'avons pas été auditionnées, nous sommes convoquées lundi matin", a affirmé à l'AFP Sarah Constantin, une des trois Femen apparues sur le balcon de l'Opéra.
"Satisfaites"
Place de l'Opéra, les vigiles du FN auraient profité de l'arrivée d'un membre du personnel de l'hôtel dans la chambre louée par les Femen pour "s'introduire de force" dans la chambre, selon les Femen. "Ils m'ont attrapée au cou et m'ont jetée au sol. J'ai reçu un coup alors que j'avais la tête plaquée au sol. Heureusement que la police est intervenue très vite", a déclaré Sarah Constantin."Nous sommes satisfaites, on a réussi, de manière pacifique, à saboter cette grande messe du FN. Marine Le Pen n'a pas pu parler pendant cinq minutes et nous avons révélé le vrai visage fasciste du FN", a-t-elle ajouté.