Une aide-soignante du CHR de Lille est soupçonnée d'avoir commis des actes volontaires qui auraient pu avoir des conséquences graves sur la santé de 4 ou 5 patients.
Négligence ? Maladresse ? Actes malveillants ? Une enquête est en cours autour des agissements d'une aide-soignante du CHR de Lille qui travaille dans le service endocrinologie. La Voix du Nord qui révèle l'affaire ce samedi évoque une "perfusion dévissée, une tubulure enlevée, une injection de produit inadaptée..."
Des dysfonctionnements qui ont été remarqués fin 2014 et qui, après enquête interne, ont donné lieu à une plainte du CHR. L'aide-soignante, âgée de 45 ans, a été mise en examen ce vendredi pour tentative d'assassinat et empoisonnement sur des patients. "Il n'y a eu aucune conséquence sur la santé des patients qui ne se sont aperçus de rien grâce à la réactivité des personnels et à une vigilance redoublée", explique dans le quotidien régional la directrice juridique du CHRU. Reste que les conséquences auraient pu être très graves.
"Mon métier, c'est toute ma vie"
La piste d'un conflit interne entre l'aide-soignante et la direction et d'une vengeance est évoquée. Mais elle est vivement contestée par l'intéressée qui parle d'éventuelles maladresses ou de gestes qu'elle "ne pouvait plus faire" : "Je suis aide-soignante depuis 23 ans. Bien notée. (...) Mon métier, c'est toute ma vie". "Après 48 heures de vue en garde à vue, ma cliente était très marquée, éprouvée, nous a affirmé son avocate Samia Khiter. Pour l'instant, aucun fait n'est avéré. Il faut rester prudent. Ma cliente reconnaît qu'elle jugeait mauvaise l'ambiance dans son service."L'aide-soignante n'a pas été placée en détention provisoire, comme l'avait requis le parquet, a souligné l'avocate : cela "suppose que ma cliente ne présente pas un état de dangerosité tel qu'on voudrait nous le faire croire". Le placement sous contrôle judiciaire de l'aide-soignante prévoit cependant qu'elle n'a pas le droit d'exercer son métier.