Les ventes de Deauville : les trotteurs aussi

Quelques semaines après les galopeurs, 500 yearling trotteurs se sont donnés rendez-vous sur la côte Normande pendant trois jours. Comme tous les ans, l’histoire du trot passe par Deauville.

On connaît les ventes de yearlings (poulains d’un an qui n’ont pas encore couru) en galop. Les enchères font parler d’elles avec parfois de très gros records. Cette année à la fin aout, le top a atteint  1,5 millions d’euros. Mais l'on connait moins l'événement du trot, une poignée de jours plus tard. « On est dans tout autre chose avec nos trotteurs » sourit Charlie Suzanne, une fidèle de l’événement. « Le maximum en 2017 : 300 000 euros, avec Guilhem d’Ecajeul, fils de Ready Cash… Nous ne sommes pas dans le même univers ».


Elevages familiaux

Pour autant ces ventes annuelles, qui se sont déroulées à Deauville les 6, 7 et 8 septembre derniers, sont un rendez-vous que les amoureux du trot ne loupent pour rien au monde. Charlie Suzanne, assistante vétérinaire et inséminatrice pour les chevaux de sport et de loisir est tombée dans cette spécialité il y a 8 ans. « Par le boulot, j’ai été amenée à travailler auprès des trotteurs. Et ça m’a plu. L’ambiance des courses, la préparation des chevaux, la remise à niveau, la génétique aussi. Le trot est une spécialité accessible, où on peut faire modestement encore sa place. Mais attention, ici aussi on voit la professionnalisation prendre de l’importance. Les petits élevages familiaux commencent à avoir du mal à rivaliser avec les plus grosses structures. »


500 poulains réunis pour l'occasion

Trois journées thématisées sont au programme de ces enchère deauvillaises. Mercredi 6 septembre était réservé au Top Etalons : «  115 produits issus de pères vainqueurs qui ont écrit l’histoire du trot étaient inscrits. C’est un peu la nurserie du Hit Parade. C’est dans cette cartégorie que l’on a enregistré le prix de vente le plus élevé très logiquement. Mais la seconde place a été décrochée le vendredi, journée des  "jeunes étalons", par Gente di Roma, fils de Brillantissime, lui-même fils de Ready Cash… Ca reste en famille. Avec un prix de 240 000 euros »


Des bonnes affaires le 2ème jour

Les ventes de trotteurs de Deauville, ce ne sont pas seulement des journées réservées aux gros portefeuilles. Le 2ème jour, jeudi, est souvent appelé  "journée de l’acheteur ". «Il est possible d’acquérir des poulains accessibles pour des budgets plus raisonnables. Et faire des bonnes affaires. Sur le papier, ce sont pas les meilleurs c’est vrai, mais en trot les bonnes surprises avec des belles histoires se racontent encore chaque année. »  Et pour faire rêver, le marteau des enchères s’est levé et a validé près de 200 ventes. « Les prix se sont étalés entre 2 000 et 30 000  euros. Et un "top price"  avec un petit alezan vendu quand même 40 000 euros. »


Un été studieux

Mais n’arrive pas qui veut dans la station balnéaire. Les éleveurs sont visités par des commissaires-priseurs au printemps. Avant juillet ces spécialistes, munis des papiers de chacun de yearlings, viennent s’assurer de l’esthétique, des aplombs (morphologie des jambes) des prétendants. « Il faut que les poulains plaisent. Le gros du marché tient sur ces trois jours. Cet examen n’est donc pas anodin du tout pour les naisseurs. » Ensuite durant l’été, les impétrants ne prennent pas de vacances. Ils doivent apprendre à bien se tenir durant cette journée si importante. « 6 semaines environ sont nécessaires chez un préparateur. « Ils avaient déjà quitté leur mère. L’étape suivant est de savoir se présenter, trotter, supporter les bruits… Bref être manipulés, accepter le licol et la longe pour trotter dans le calme à côté des préparateurs devant les clients potentiels. »

Les enjeux sont tels que ces trois journées sont essentielles. Même si les tarifs ne rivalisent pas avec ceux que connaissent leurs homologues du galop, Deauville est un incontournable pour les professionnels de cette filière, petits ou gros. D’autres ventes suivront notamment à Cabourg début novembre. Mais le chiffre d'affaire sera plus modeste. A Deauville il a atteint 8 241 500€



Un monde de passionnés
Léa Barbé, en terminale Bac pro photographie à Tours, nous a fait profiter de ses clichés pour l'occasion. Elle aussi est une fan de chevaux en général et de trotteurs en particulier. La photographie est pour elle une façon de lier l'utile à l'agréable... Sa passion et son projet professionnel. Et suivre d'une autre façon les traces de son papa, à la tête, pour la 4ème génération consécutive, d'un élevage (Les Atout) dans l'Orne.
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