Soupçon de corruption autour de la vente de sous-marins au Brésil

Selon nos confrères du Parisien, la justice française enquête depuis l'automne dernier sur un contrat darmement conclu entre la France et le Brésil en 2009. La vente de cinq sous-marins, construits en partenariat avec DCNS, pourrait avoir fait l'objet de pots de vin.

Ce sont nos confrères du Parisien qui ont révélé l'affaire sur leur site internet ce samedi et dans leurs colonnes ce dimanche. Le parquet national financier (PNF) a ouvert en octobre dernier  une enquête préliminaire pour "corruption d'agents publics étrangers" autour d'un contrat signé le 23 décembre 2008, à l'occasion d'une visite de Nicolas Sarkozy, alors président de la République, à son homologue Lula.

Ce contrat, de plusieurs milliards d'euros, porte sur la vente de quatre sous-marins d'attaque Scorpène, un sous-marin d'attaque conventionnel fabriqué par les chantiers français DNCS, en coopération avec l'industriel espagnol Navantia. Ce programme, qui vise à protéger les côtes et les gisements de pétrole en eaux très profonde du Brésil, prévoit aussi d'importants transferts de technologie, la construction d'un chantier naval, d'une base militaire et d'un sous-marin à propulsion nucléaire.

Une source proche du dossier a confirmé à l'AFP qu'une enquête était en cours sur des soupçons de corruption autour d'une commande de sous-marins par le Brésil, sans donner plus de précisions. Le Parquet National Financier n'a pour sa part "ni confirmé, ni infirmé" les informations de nos confrères du Parisien.


Le constructeur naval DCNS a fait savoir à l'AFP qu'il n'avait "rien à voir avec l'affaire "lava jato", "lavage express", du nom d'une tentaculaire enquête anticorruption en cours au Brésil. L'entreprise "respecte partout dans le monde scrupuleusement les règles de droit", a indiqué un porte-parole.

Un contrat à 6,7 milliards d'euros

Une source de la présidence française avait à l'époque évalué le contrat sur les sous-marins à 6,7 milliards d'euros dont 4,1 milliards pour la France, le reste allant à des entreprises brésiliennes. Selon Le Parisien, le PNF s'interroge sur le versement éventuel de pots-de-vins, suivis de rétrocommissions, à cette occasion.

DCNS est partenaire au Brésil du géant du BTP Odebrecht, au coeur du méga-scandale de corruption qui agite le pays au travers du groupe pétrolier d'Etat, Petrobras. Odebrecht est accusé de verser systématiquement des pots de-vin à des responsables politiques pour truquer des marchés publics.

En avril dernier, le président de DCNS Brésil, Eric Berthelot, avait assuré à l'AFP que ces enquêtes ne "touchaient qu'Odebrecht elle-même." La patronne du PNF Eliane Houlette s'est rendue récemment au Brésil, avec toute une délégation dont faisait partie Thomas de Ricolfis, le chef des policiers de l'office anticorruption français (Oclciff).

Scandales de corruption à répétition

Dans un communiqué du 9 mai, son hôte brésilien, le procureur général de la République Rodrigo Jano, avait évoqué la possibilité de mener des enquêtes conjointes sur des "cas concrets" de corruption "intéressant les deux pays."

Le Brésil est secoué par des scandales de corruption à répétition, visant l'actuel président Michel Temer, mais aussi ses prédécesseurs: l'icône de la gauche Luis Inacio Lula da Silva dit "Lula" (président de 2003 à 2010) et Dilma Rousseff (2010-2016).


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