Une jeune femme endeuillée par la mort de son père agriculteur a décidé de s’adresser au Président de la République dans une lettre partagée à de nombreuses reprises sur les réseaux sociaux.
Une pression administrative
C’était au printemps dernier, Christian éleveur laitier en Seine-Maritime mettait fin à ses jours. Quelques jours avant son geste fatal, il avait reçu un courrier de mise en demeure pour une facture de 200 euros. Un courrier de plus… cet agriculteur, qui était à 5 ans de la retraite, ne supportait plus cette pression administrative, lui qui gérait sa trésorerie avec une grande rigueur.Depuis 3 ans, il n’avait plus goût à rien et présentait tous les symptômes de la dépression. Une maladie malheureusement répandue dans le monde agricole.
Dans ce secteur, la surmortalité par suicide est supérieure à 20 %. Un agriculteur se donne en effet la mort tous les deux jours. Une situation liée à la leur situation financière. En 2015, plus de 130 000 exploitants agricoles ont déclaré des revenus inférieurs à 354 euros par mois. Soit une exploitation sur 3.
Pour une prise de conscience
Charlène sa fille qui vit désormais dans le Loir et Cher veut que la mort de son papa permette aux consommateurs et aux politiques de prendre conscience de la réalité de ce métier.Lassée des préjugés qui concernent ce secteur, Charline tient à rétablir la vérité sur le quotidien des éleveurs. Dans le premier paragraphe elle se remémore une enfance heureuse rythmée par la traite des vaches. Puis elle s’adresse au Président et à ses Ministres mais aussi à l’ensemble des Français, elle souhaite une reconnaissance sociale du milieu agricole.
Son appel entendu par la Préfète de Seine-Maritime
Partagé plus de 2000 fois sur les réseaux sociaux, sa lettre ouverte est parvenue jusqu’à la Préfète Fabienne Buccio qui la recevra en septembre. Cette jeune maman est prête à être porte-parole « de toutes les familles brisées : « Pour ce rdv je vais parler de mon Papa mais j'aimerai aussi évoquer toutes les familles brisées. Une sorte de recensement des victimes du contexte actuel. »