Une pétition demande que les colonnes de l'ancien théâtre, aujourd'hui "perdues" sur une aire d'autoroute, soient rapatriées dans le centre de Nîmes, pour revaloriser ce patrimoine laissé à l'abandon.
Avec près de 900 signatures recueillies, dont 350 en l’espace des cinq derniers jours, la pétition lancée par l’agent immobilier nîmois Philippe Santerre commence à faire du bruit. Elle a pourtant été lancée il y a deux ans.
Son but : rapatrier dans le centre-ville de Nîmes, les colonnes de l’ancien théâtre de la ville, inauguré en 1800, pour à nouveau les mettre en valeur. Car ces 14 colonnes sont aujourd’hui "perdues au milieu de la nature" : plus exactement, au fond de l’aire d’autoroute de Caissargues, en direction d’Arles.
A l'abandon
Qui plus est, seuls deux panneaux indiquent le site. Autant dire que les touristes le découvrent surtout par hasard. Et sur place, aucune explication historique.
C’est cela que refuse Philippe Santerre :
Nîmes est une belle ville, riche de sa romanité, mais il n’y a pas que cette romanité. Peut-on se permettre de laisser cette colonnade ici, à l’abandon ?
A une époque, cette colonnade de style Empire, se dressait au cœur de la ville. En 1949, elle a même été classée monument historique. Mais en 1952, une cantatrice met volontairement le feu au théâtre : celui-ci est presque entièrement détruit, à l’exception de ces colonnes.
Pendant 37 ans, elles vont alors rester sur place, telles quelles. Jusqu’à ce qu’en 1989, le maire Jean Bousquet décide de les évacuer, pour qu’à la place se dresse un musée d’art moderne, Le Carré d’Art. L’architecte de ce dernier, Norman Foster, ne voulait tout simplement pas de ces colonnes dans son projet.
Revaloriser le centre
"On ne va pas revenir sur ce qui a été fait, avançons... Mais sachons aussi préserver et réutiliser ce qu'il nous reste du patrimoine architectural de la ville afin de la rendre plus belle encore", écrit Philippe Santerre dans le texte accompagnant sa pétition.
Intégrer la colonnade dans un nouveau projet architectural, ou reconstruire à l’identique le théâtre : pour ce passionné, les possibilités sont multiples.
Surtout qu’à l'heure où la ville postule pour être classée à l'UNESCO, ces "vestiges" pourraient revaloriser le centre de Nîmes.
Le reportage de Pascale Barbes et Anne Ployart :