Sept Hongrois soupçonnés d'appartenir à un réseau de trafic de cartes anciennes sont jugés depuis ce lundi à Bordeaux. Ils sont soupçonnés d'avoir volé des centaines de cartes géograhiques des XVème et XVIème siècles dans diverses bibliothèques de France, dont celle du Périgord à Toulouse.
C'est par un banal contrôle routier en Hongrie en 2012 que tout a commencé. Dans la voiture qu'ils contrôlent alors, les douaniers hongrois découvrent 110 cartes géographiques anciennes. Sur certaines de ces cartes du XVème et du XVIème siècle, dont les occupants de la voiture peinent à expliquer la provenance, les douaniers remarquent alors un petit détail : le tampon de la bibliothèque de Toulouse !
Les autorités françaises sont alertées, l'office central de lutte contre le trafic de biens culturels de la police est saisi et le Parquet de Toulouse ouvre une enquête préliminaire... C'est le début d'une longue traque qui va mener les enquêteurs de Toulouse à Coutances, Nantes, Nancy, Narbonne,
Besançon et Dijon. Comme à Toulouse, le mode opératoire des voleurs est toujours le même : munis de faux papiers et de fausses cartes de membres, ils demandent à consulter des ouvrages anciens de cartes géographiques. Munis de scalpels ou de cutters, ils découpent discrètement les pages et repartent avec leur butin, sans être inquiétés.
Entre 2011 et 2013, plusieurs centaines de cartes ont ainsi été dérobées dans les bibliothèques de France. Le préjudice est estimé à près de 3 millions d'euros. En juin 2013, sept personnes sont interpellées. Trois en France, quatre en Hongrie. Plusieurs d'entre elles reconnaissent alors faire partie d'un vaste réseau européen. Leur procès devant le tribunal correctionnel de Bordeaux doit durer quatre jours.
Le reportage de Michel Pech et Jack Levé