Jugés « coûteux et inefficaces » par le gouvernement, les contrats aidés vont être supprimés dans pratiquement tous les domaines. Or ils constituent un support essentiel dans les écoles, les hôpitaux, les collectivités et les associations qui se demandent comment ils vont fonctionner sans eux.
Les contrats aidés ont été institutionnalisés par l'Etat dans les années 80 avec les « Tucs » initiés par Laurent Fabius. Depuis tous les gouvernements les ont reconduits. Objectif : permettre la réinsertion dans la vie active des personnes les plus éloignées de l'emploi, les jeunes de moins de 26 ans et les plus de 50 ans.
Le gouvernement veut supprimer ces contrats à l’exception de ceux de l’Education nationale et de la police. C’est un coup d’arrêt brutal pour beaucoup d’associations et de collectivités locales…
Claude Corrège est en contrat aidé à Saint-Gaudens au SIVOM depuis 8 mois. Il livre une cinquantaine de repas chaque jour. Ce travail, c’est une aubaine. Claude a été licencié à 53 ans. Pendant 3 ans, il a cherché en vain.
« Aujourd’hui, ce que je gagne, ça me permet d’être comme les autres. Même si on a son intelligence, sa volonté, si on n’est plus compris, on rentre plus dans la conjugaison de la vie », explique-t-il.
La suppression des contrats aidés, si lé décision est maintenue, est un véritable coup de massue pour le SIVOM. Jean-Louis Puyssegur, son président, explique qu’il emploie 9 personnes en contrat aidé pour le portage des repas et la cuisine sur 21. S’il perd cette aide indirecte de l’Etat, il devra facturer les repas 2 € de plus, soit 10,50€ au lieu de 8,50 €.
Même dépit dans le monde associatif… Claire est en contrat aidé depuis 9 mois au sein de « Femmes de papier ». Cette association accompagne des femmes victimes de violence. Claire a 24 ans. Ce contrat c’est, après son master, un tremplin vers l’emploi.
Si son contrat n’est pas renouvelé, Claire va se retrouver au chômage alors même qu’elle a été formée pendant un an. Pour l’association, cette perte signifie aussi renoncer à des plages d’ouverture des locaux au public. Or « Femmes de papier » accueille et soutient une centaine de femmes, ainsi que leurs enfants chaque année. Cette association est la seule à proposer ce service dans le Comminges.
Voir le reportage de Christine Ravier et Thierry Villéger, de France 3 Occitanie :