Quatre hommes mis en examen pour avoir racketté pendant des mois un entrepeneur de Montpellier

20 000 €, puis 10 000 €. Un entrepreneur de location de véhicules de l'agglomération de Montpellier a été victime de racket pendant plusieurs mois, avant de se tourner vers la police. Le procureur de Montpellier encourage toutes les victimes de ce type de crime à oser parler.

Le procureur de la République de Montpellier, Christophe Barret, a révélé ce matin une affaire d’extorsion de fonds particulièrement "sophistiquée", avec tout un système de fausses factures.

Pendant plusieurs mois, un entrepreneur de location de véhicules de l’agglomération montpelliéraine a été victime de racket, par un homme qu’il connaissait depuis longtemps.

Celui-ci a commencé par réclamer de menus services, comme emprunter une voiture ou du carburant. Puis en avril dernier, il exige 20 000 €.

Nouvelles pressions en juillet : il demande cette fois 10 000 €. Mais à bout, l’entrepreneur se tourne vers la police.

Après enquête, le maître chanteur a été interpellé en début de semaine. Il s’agit d’un homme de 34 ans, condamné en 2003 à de la prison avec sursis pour d’autres faits, qui s’est vu interdire de quitter la commune des Bouches-du-Rhône où il réside.

©France 3 Occitanie


"Un prêt à titre amical"


Avec lui, trois autres personnes ont été mises en examen. Il s’agit de trois professionnels de l’automobile, qui seraient intervenus dans le circuit financier pour blanchir l’argent obtenu sous la menace.  "L’enquête devra déterminer leur degré exact d’implication", indique Jean-Philippe Fougereau, le directeur du Service régional de police judiciaire (SRPJ).

De son côté, le principal mis en cause ne conteste pas les flux financiers, dont les traces ont été retrouvées, mais explique que l’argent lui a été remis à titre amical, et qu’il est prêt à rembourser.

Une information judiciaire a été ouverte, sous la qualification d’extorsion et tentative d’extorsion avec arme, mais aussi pour blanchiment d’argent et association de malfaiteurs.

Briser l’omerta


"Peu d’affaires de cette nature arrivent devant la barre des tribunaux", souligne le procureur. Dans la plupart des cas, les victimes ont en effet trop peur de parler.

"Se tourner vers les autorités est pourtant la seule solution, poursuit Christophe Barret. La loi est faite pour protéger."

Le procureur rappelle que porter plainte n’est pas nécessaire : alerter la police et leur donner des preuves est suffisant.

"On peut mettre un terme à ces extorsions, si on les révèle", insiste-t-il, désireux d’inciter les autres victimes éventuelles à briser l’omerta.

On ne peut pas admettre que des gens qui gagnent honnêtement leur vie doivent payer une dîme à des criminels.


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