703 407 visiteurs : un record pour un salon de l'agriculture en mouvement

Pour la première fois, la barrière symbolique des 700 000 visiteurs a été franchie. Le SIA 2014 a également marqué les esprits par le climat d'apaisement dans lequel il s'est déroulé, une volonté d'aller de l'avant, mais aussi les incertitudes persistantes sur l'avenir du secteur.

Peu avant que la "plus grande ferme de France" ne ferme ses portes à 19 heures, les organisateurs ont fait état à l'AFP d'une affluence encore jamais vue selon eux. 703.407 visiteurs, c'est presque 10.000 de plus que l'an dernier.


Un salon apaisé

"C'est un bon salon, il s'est bien passé, dans un très bon climat", a commenté son président, Jean-Luc Poulain. Dès l'inauguration par le président de la République le 22 février, le ton était donné. Ni huées, ni sifflets : la vague de contestation dans les campagnes s'est apaisée. "Il y a eu un dialogue fort avec le président de la République", estime M. Poulain. "Aujourd'hui, les problèmes ont été posés. Les décideurs ont écouté, maintenant les réponses vont venir, je l'espère".
"François Hollande, quand il parle de compétitivité, de baisse des charges, de reconquête des marchés perdus, les agriculteurs y sont largement sensibles. Le discours nous convient, ce qui ne convient pas, c'est quand les actes ne suivent pas", a abondé auprès de l'AFP Guy Vasseur, le président des Chambres d'agriculture. Le climat était donc "serein, sérieux, plein d'échanges", comme le qualifie M. Vasseur, mais le monde agricole sera attentif demain aux concrétisations.


Allier écologie et agriculture

Sur fond de spéculations sur un éventuel remaniement, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, et une dizaine de ministres ont marché dans les pas du président et sillonné les allées de la "plus grande ferme de France" tout au long de la semaine..
Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, était là partout, tout le temps, mais celui qui a surtout retenu l'attention des agriculteurs, c'est le ministre de l'Écologie, Philippe Martin.
"On a un ministre de l'Écologie qui a eu des responsabilités de préfet (dans le Gers et les Landes, ndlr) et ça lui donne une capacité à appréhender", poursuit Xavier Beulin, président de la FNSEA, principal syndicat agricole du pays.
Une chose est sûre, avec son discours, le ministre de l'Écologie ne pouvait pas déplaire aux agriculteurs.
Vendredi, lors de sa seconde visite Porte de Versailles, il disait par exemple : "l'écologie a besoin d'alliés, ces alliés, ce sont les scientifiques, les industriels, les agriculteurs" et "rester dans un splendide isolement qui permettrait de tenir un discours extrêmement ambitieux mais qui n'aurait aucune chance d'être appliqué (...) me semble être une posture uniquement intellectuelle".
Le ton est donné et le gouvernement semble bien décidé à alléger les démarches des agriculteurs, pour agrandir ou moderniser leurs élevages notamment.

Désillusion aussi

Dans ce contexte relativement calme, la désillusion des éleveurs restait néanmoins palpable. Revenus en berne, manque de compétitivité, manque de poids face aux industriels et à la grande distribution, les mêmes plaintes revenaient sans cesse.
Un an après le scandale des lasagnes au cheval, le nouveau label "Viande de France" donnait une des rares raisons d'espérer. D'ailleurs Stéphane Le Foll n'a (pratiquement) pas quitté son badge vantant la viande tricolore. Et il en a donné un au chantre du "Made in France", le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, lors de sa visite mercredi.
Ce label, non contraignant, reste soumis à la bonne volonté des industriels de l'agroalimentaire et de la grande distribution. Et à ce jour, seules deux enseignes se sont formellement engagées dans cette voie : Intermarché et Carrefour.
D'ailleurs, sans citer spécifiquement les produits alimentaires, Arnaud Montebourg a promis jeudi un "bon coup de pied aux fesses" de la grande distribution qui ne joue, selon lui, pas assez le jeu du "Made in France".
Et les enseignes, encore elles, étaient aussi mises en cause dans leur relation avec les transformateurs et les agriculteurs. Car ce salon s'est à nouveau déroulé en pleines négociations commerciales, les éleveurs laitiers s'inquiétant à nouveau du prix du lait pour l'année à venir.
Les cours de ce nouvel "or blanc" ont flambé de près de 10% sur le marché mondial l'an dernier et les éleveurs demandent une revalorisation pour 2014. Et là encore, les échanges se sont avérés plutôt constructifs.
Les éleveurs de la FNSEA (la FNPL) estimant finalement, après s'être invités à la table des négociations, que tous avaient "intégré l'objectif de valorisation de la matière première laitière dans leur discussion". Ils ont ainsi bon espoir que le prix du lait soit bien payé 380 euros les 1.000 litres en 2014 comme ils le réclament.
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