Un pavé de 2,3 kg jeté sur un CRS conduit trois hommes aux assises

Trois jeunes hommes doivent comparaître à partir de mardi devant les assises de Seine-et-Marne pour avoir grièvement blessé un CRS en lui jetant un pavé dessus depuis le toit d'un immeuble.

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Mars 2011. Les arbres sont encore bourgeonnants et la vue depuis le toit des immeubles du quartier de la gare RER de Noisiel est dégagée. Entre les branches, lorsqu'on se penche au-dessus de la rambarde de sécurité, on distingue dix-neuf mètres en contrebas une quinzaine de CRS et leurs trois fourgons. Trois jeunes, pavés et bouteille de rhum à la main, sont juchés là et, une dizaine de minutes durant, guettent leur cible.

En tout, deux pavés et la bouteille sont jetés. Ni émeute urbaine, ni interpellation musclée qui dérape, ce sont des contrôles d'identité de routine, dans la quiétude de cette ville-dortoir de grande banlieue parisienne, que ce "caillassage" interrompt brutalement. Un CRS de 33 ans, qui venait de sortir de son fourgon, est touché: un pavé de 2,3 kilos lui brise les os du crâne. Il sera maintenu pendant deux semaines dans un coma artificiel.

Quatre ans plus tard, il garde une infirmité permanente. Une partie de son corps est paralysée et "sa vie a basculé après cette agression soudaine et gratuite", explique son avocate Cathy Richard.  Pendant sa convalescence, l'enquête progresse. Les agresseurs semblent n'avoir pris aucune précaution, laissant leur ADN sur les pavés et la bouteille, fuyant sans échapper à l'oeil des voisins, qui les reconnaîtront sur un portrait robot. Moins d'un mois après les faits, les suspects, des jeunes qui étaient "régulièrement contrôlés" par la police, sont arrêtés. Ils avouent en garde à vue, racontant avoir décidé de "caillasser" les CRS qui depuis quelques jours s'étaient installés dans leur quartier. Une porte donnant accès à un premier toit leur ayant résisté, ils se sont rabattus sur un deuxième, forçant un hublot pour se hisser en haut de l'immeuble. Dans leur cellule placée à leur insu sur écoute, ces trois jeunes, dont l'un n'est pourtant pas un novice, condamné plusieurs fois pour des violences, se laissent aller à d'imprudentes confidences. "Moi, je suis content parce qu'on a touché un CRS, ces fils de pute, ils ne respectent rien", pérore notamment le jeune homme qui a reconnu avoir lancé les pavés. Principal accusé, il risque dix ans de prison. Les faits et gestes de ses complices présumés devraient être âprement discutés. L'un n'aurait lancé qu'une bouteille sans faire de dégâts. Il assure n'avoir voulu viser que les véhicules de police. "Peut-on considérer que l'on est complice lorsqu'on a simplement lancé un objet qui n'a touché personne?", interroge son avocat Steeve Ruben. Le troisième dit s'être contenté d'accompagner ses amis, la bouteille de rhum à la main. Il affirme être resté en retrait, à fumer une cigarette, pendant les faits. Leurs avocats chercheront certainement à remettre en cause l'accusation de violence "en bande organisée", qui leur vaut de passer aux assises. Le verdict est attendu le 1er décembre.

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