Des travailleurs sans-papiers occupent ce lundi 22 juin une nouvelle agence d'intérim, à Paris cette fois, pour réclamer leur régularisation. Ces derniers jours, d'autres occupations du même type ont eu lieu dans les Yvelines.
Une trentaine de personnes sans-papiers occupent depuis le début de la matinée de lundi 22 juin, une agence Adecco du IXe arrondissement de Paris, soutenues par la CGT.
La question soulevée par ces travailleurs sans-papiers, récurrente dans ce genre de cas, est complexe juridiquement car le collectif demande l'ouverture de négociations avec Adecco, (premier opérateur français et mondial de l'intérim) et plus généralement tous les employeurs de l'intérim, pour qu'ils délivrent les documents nécessaires à la régularisation de ces travailleurs, notamment les certificats de concordance attestant qu'une personne a travaillé sous différentes identités pour un employeur.
Jusqu'à présent, les employeurs de l'intérim refusent d'entamer des discussions et demandent l'évacuation des agences. "S'ils ne veulent pas négocier, on occupera d'autres agences. On ira jusqu'au bout", promet le porte-parole du collectif. "Adecco, Manpower, Randstad... toutes les agences sont concernées", a-t-il ajouté en précisant que son collectif recensait, rien que chez Adecco, environ 65 sans-papiers en Ile-de-France.
L'occupation lancée lundi est la quatrième engagée par le collectif en douze jours. Depuis le 10 juin, environ 120 travailleurs -le double la nuit- campent aux abords et dans les locaux des agences Randstad à Poissy et Adecco à Montigny-le-Bretonneux. L'agence Manpower aux Mureaux est elle occupée depuis le 19 juin.
Ces travailleurs précaires originaires pour la plupart d'Afrique subsaharienne sont pour certains syndiqués à la CGT. Le syndicat réclame au gouvernement des aménagements à la circulaire de régularisation de novembre 2012 qui clarifie et assouplit les conditions de régularisation pour les parents d'enfants scolarisés (en exigeant cinq ans de présence en France et trois ans de scolarisation) et les salariés. Mais la nécessité de fournir des fiches de paie a compliqué la constitution de dossiers pour les travailleurs au noir. Car ces sans-papiers travaillent en effet, pour certains très régulièrement, mais souvent sous des identités différentes qui ne sont pas la leur puisque, par définition, ils n'ont pas de papiers légaux.